mardi 25 janvier 2011

Le secrétaire d’état adjoint pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman, à Tunis


Washington en discussions «privées et publiques» avec les gouvernements arabes

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«Les défis qui se posent dans de grandes parties du monde, en particulier dans le monde arabe, sont les mêmes. Nous espérons que les gouvernements répondront aux aspirations politiques, sociales et économiques légitimes des peuples, particulièrement si elles s’expriment par des moyens légaux et pacifiques», a déclaré à des journalistes le plus haut responsable de la diplomatie américaine pour le  Proche-Orient. Il a souligné ainsi que Washington avait actuellement des «discussions privées et publiques» en ce sens avec les gouvernements arabes. L’exemple tunisien invite à des réformes dans le monde arabe pour prendre en compte les «aspirations» politiques et sociales «légitimes» des populations, a déclaré le secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman, arrivé lundi à Tunis.

  
Premier envoyé occidental à se rendre en Tunisie depuis la chute, le 14 janvier, du président Ben Ali, M. Feltman a souligné, hier, que «la crédibilité» d’un gouvernement dépendait de la tenue d’élections, prévues pour le moment dans un délai de six mois. L’émissaire américain a souligné ainsi l’importance d’élections pour stabiliser la situation en Tunisie, alors qu’une foule de manifestants poursuivait, dans la même journée, la contestation devant le Premier ministère en exigeant la démission du gouvernement. «Ce qui décidera si le gouvernement est démocratique est une question qui trouvera seulement sa réponse avec des élections», a souligné M. Feltman au cours d’un point de presse. Washington soutient les réformes annoncées par le gouvernement tunisien de transition, mais la légitimité de tout gouvernement dans le pays dépendra d’un «processus électoral», a déclaré le plus haut responsable de la diplomatie américaine pour le Proche-Orient.

Les opposants tunisiens au régime de Ben Ali réclament, à force de manifestations incessantes dans la capitale, la constitution d’un gouvernement de transition sans les hommes du président déchu à l’effet de réussir le passage à une démocratie véritable, tel que voulu par tout un peuple en révolte.
La section régionale de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) de Sfax, deuxième ville du pays, a appelé hier à une «grève générale» aujourd’hui pour la dissolution du gouvernement de transition, dominé par des caciques de l’ancien régime de Ben Ali. 
«L’union régionale appelle à une grève générale dans la province de Sfax mercredi 26 janvier pour soutenir les revendications du peuple, qui demande la démission du gouvernement et la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique» (RCD, ex-parti au pouvoir), selon un communiqué. La Révolution du jasmin ne fléchit pas. Bien au contraire, son souffle a porté jusqu’aux contrées égyptiennes où, au Caire notamment, des manifestations ont éclaté hier. La rue tunisienne fait des émules ?
L’émissaire américain a annoncé qu’il se rendrait aujourd’hui à Paris pour aborder avec les autorités françaises la situation au Liban et en Tunisie. 
 
Amel Blidi

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