mercredi 26 janvier 2011

Trois morts dans les manifestations en Egypte

Les manifestations qui ont secoué plusieurs villes d'Égypte hier ont fait trois morts, deux manifestants et un policier. Les deux manifestants ont été tués à Suez après des affrontements contre la police, qui a répliqué aux jets de pierre par des tirs de gaz lacrymogènes, selon des sources médicales et sécuritaires. Le policier est quant à lui mort au Caire, après avoir été battu par des manifestants, selon des sources policières.
 
Des milliers de personnes, opposées au gouvernement égyptien sont descendues dans les rues de plusieurs villes du pays hier pour demander le départ de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981. Ils étaient près de 15 000 au Caire. Ces manifestations anti-gouvernementales sont les plus importantes depuis les émeutes de 1977 provoquées par une hausse du prix du pain. Cette mobilisation importante s'explique notamment par l'activisme des jeunes égyptiens sur Internet et les réseaux sociaux comme Facebook où 90 000 personnes s'étaient dites prêtes à manifester. Un site spécialisé américain a d'ailleurs annoncé que le site Twitter était inaccessible en Égypte depuis hier.
 
Un nouvel appel à manifester à été lancé pour ce mercredi. Le ministère de l'Intérieur égyptien a pour sa part déclaré qu'il n'accepterait aucune autre manifestation. Hier soir, il a appelé en fin de journée à « mettre fin à ces rassemblements afin d'éviter leurs répercussions sur l'ordre public » et il a accusé le mouvement des Frères musulmans d'être derrière les heurts qui ont eu lieu dans la capitale.
 
Face à cette mobilisation, directement inspirée des évènements de Tunisie, les puissances occidentales n'ont pas tardé à réagir. Si Barack Obama n'a pas évoqué lui‑même l'Égypte dans son discours sur l'état de l'Union prononcé ce matin, la Maison Blanche, par le biais de son porte‑parole Philip Crowley, a appelé les autorités égyptiennes à agir « pacifiquement » en rappelant « le droit fondamental de chacun à la libre expression et au rassemblement ». « Nous surveillons de près la situation en Égypte. Les États-Unis soutiennent le droit fondamental de chacun à la libre expression et au rassemblement », a-t-il déclaré. La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a quant à elle assuré que le gouvernement égyptien était « stable ».

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