Afin de donner un prolongement constructif à la colère de la rue
LeRCD appelle à une marche mardi
Après l’émeute, place à l’initiative politique. Le RCD appelle à mettre fin aux “tergiversations ou aux spéculations partisanes” afin de “sauver l’Algérie du chaos par un engagement citoyen”.
Pour permettre aux citoyens d’exprimer pacifiquement les revendications portées par la dernière révolte de la jeunesse algérienne, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a décidé d’investir la rue. “Le RCD décide de déposer, ce jour (hier, ndlr), une demande d’autorisation pour une marche populaire le mardi 18 janvier 2011 pour permettre aux citoyennes et citoyens algériens d’exprimer pacifiquement leurs inquiétudes et leurs revendications dans un cadre concerté en vue d’aboutir à la mise en œuvre d’une phase de transition permettant au peuple algérien de décider librement de son destin”, affirme le parti de Saïd Sadi, dans un communiqué rendu public hier. “L’heure n’est plus aux tergiversations ou aux spéculations partisanes. Il est encore temps de sauver l’Algérie du chaos par un engagement citoyen à la mesure des enjeux. Nos aînés ont libéré la terre algérienne d’un ordre politique anachronique pour lui substituer un état démocratique et social. Le devoir de tout patriote algérien est d’honorer ce sacrifice et cette promesse”, souligne-t-il encore.
S’il estime que “les émeutes qui ont ensanglanté l’Algérie et la Tunisie interpellent la conscience de tous les patriotes qui œuvrent à un parachèvement de nos guerres de libération par la construction d’institutions légitimes garantissant la paix, la liberté, la justice et le progrès”, le RCD trouve plus de grâce au pouvoir de Ben Ali qu’à celui de Bouteflika. “Si le pouvoir tunisien s’essaie à prendre des mesures d’apaisement en ordonnant la libération de tous les prisonniers et en proposant des réponses structurelles — même tardives — aux contestations qu’il affronte, il n’en est malheureusement pas de même en l’Algérie. Après celui de la Communication, le ministre de l’Intérieur tunisien vient d’être démis de ses fonctions”, relève le parti de Saïd Sadi, qui dénonce le ministre algérien de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, l’accusant de s’adonner à la provocation. “En déclarant que “le seul sport qui intéresse les jeunes, c’est la rapine et le vol”, ce responsable travaille intentionnellement à rallumer la braise pour retarder l’émergence d’une contestation politique organisée”, estime le parti de Saïd Sadi.
Fidèle à sa ligne de conduite, le RCD s’est durement attaqué au régime de Bouteflika. “Face à la dernière révolte, le pouvoir algérien s’enfonce dans l’irresponsabilité en se réfugiant dans le mépris et la répression d’une jeunesse exaspérée”, relève-t-il, avant d’ajouter : “Les sanctions qui s’abattent sur les jeunes manifestants sont, en dépit des violences qu’ils ont pu commettre, une manœuvre injuste et dilatoire. La conjoncture actuelle appelle d’autres décisions que le recours à un juridisme fallacieux.” Le RCD se fait encore plus incisif envers les tenants de la désinformation requise par le régime pour discréditer à la fois les manifestations et l’opposition. En effet, le parti de Saïd Sadi dénonce la “stratégie de provocation” retenue par le pouvoir et qui se décline par “les infiltrations de délinquants dans les manifestations” ainsi que par “la désinformation orchestrée, à travers des relais tapis dans une certaine presse — et quelques clubs universitaires — accablant l’opposition démocratique pour exonérer le pouvoir de sa banqueroute”. Fort de sa conviction qu’“au-delà d’une grave crise politique, l’Algérie se trouve aujourd’hui dans une impasse historique”, le RCD “invite l’ensemble des forces patriotiques, toutes sensibilités confondues, à demeurer mobilisées pour déjouer les provocations et la désinformation”. Pour sa part, il affirme avoir donné instruction à toutes ses structures pour “nouer des contacts avec l’ensemble des forces politiques et sociales acquises à l’avènement d’un état de droit afin d’initier toute action en faveur d’une prise en charge des revendications citoyennes, notamment la libération de tous les détenus”. Si une telle initiative est de nature à démentir les assertions de ceux qui accusent l’opposition et les partis de ne proposer aucune alternative et d’être en déphasage avec les attentes de la société, elle pourrait aussi mettre le pouvoir dos au mur.
Car une question se pose : ce dernier, qui s’émeut du fait que les jeunes n’aient pas emprunté la voie pacifique pour exprimer leurs revendications, laissera-t-il un parti d’opposition organiser une manifestation ? Ou va-t-il se déjuger encore une fois en interdisant cette manifestation pacifique ?
(Liberté)
Pour permettre aux citoyens d’exprimer pacifiquement les revendications portées par la dernière révolte de la jeunesse algérienne, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a décidé d’investir la rue. “Le RCD décide de déposer, ce jour (hier, ndlr), une demande d’autorisation pour une marche populaire le mardi 18 janvier 2011 pour permettre aux citoyennes et citoyens algériens d’exprimer pacifiquement leurs inquiétudes et leurs revendications dans un cadre concerté en vue d’aboutir à la mise en œuvre d’une phase de transition permettant au peuple algérien de décider librement de son destin”, affirme le parti de Saïd Sadi, dans un communiqué rendu public hier. “L’heure n’est plus aux tergiversations ou aux spéculations partisanes. Il est encore temps de sauver l’Algérie du chaos par un engagement citoyen à la mesure des enjeux. Nos aînés ont libéré la terre algérienne d’un ordre politique anachronique pour lui substituer un état démocratique et social. Le devoir de tout patriote algérien est d’honorer ce sacrifice et cette promesse”, souligne-t-il encore.
S’il estime que “les émeutes qui ont ensanglanté l’Algérie et la Tunisie interpellent la conscience de tous les patriotes qui œuvrent à un parachèvement de nos guerres de libération par la construction d’institutions légitimes garantissant la paix, la liberté, la justice et le progrès”, le RCD trouve plus de grâce au pouvoir de Ben Ali qu’à celui de Bouteflika. “Si le pouvoir tunisien s’essaie à prendre des mesures d’apaisement en ordonnant la libération de tous les prisonniers et en proposant des réponses structurelles — même tardives — aux contestations qu’il affronte, il n’en est malheureusement pas de même en l’Algérie. Après celui de la Communication, le ministre de l’Intérieur tunisien vient d’être démis de ses fonctions”, relève le parti de Saïd Sadi, qui dénonce le ministre algérien de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, l’accusant de s’adonner à la provocation. “En déclarant que “le seul sport qui intéresse les jeunes, c’est la rapine et le vol”, ce responsable travaille intentionnellement à rallumer la braise pour retarder l’émergence d’une contestation politique organisée”, estime le parti de Saïd Sadi.
Fidèle à sa ligne de conduite, le RCD s’est durement attaqué au régime de Bouteflika. “Face à la dernière révolte, le pouvoir algérien s’enfonce dans l’irresponsabilité en se réfugiant dans le mépris et la répression d’une jeunesse exaspérée”, relève-t-il, avant d’ajouter : “Les sanctions qui s’abattent sur les jeunes manifestants sont, en dépit des violences qu’ils ont pu commettre, une manœuvre injuste et dilatoire. La conjoncture actuelle appelle d’autres décisions que le recours à un juridisme fallacieux.” Le RCD se fait encore plus incisif envers les tenants de la désinformation requise par le régime pour discréditer à la fois les manifestations et l’opposition. En effet, le parti de Saïd Sadi dénonce la “stratégie de provocation” retenue par le pouvoir et qui se décline par “les infiltrations de délinquants dans les manifestations” ainsi que par “la désinformation orchestrée, à travers des relais tapis dans une certaine presse — et quelques clubs universitaires — accablant l’opposition démocratique pour exonérer le pouvoir de sa banqueroute”. Fort de sa conviction qu’“au-delà d’une grave crise politique, l’Algérie se trouve aujourd’hui dans une impasse historique”, le RCD “invite l’ensemble des forces patriotiques, toutes sensibilités confondues, à demeurer mobilisées pour déjouer les provocations et la désinformation”. Pour sa part, il affirme avoir donné instruction à toutes ses structures pour “nouer des contacts avec l’ensemble des forces politiques et sociales acquises à l’avènement d’un état de droit afin d’initier toute action en faveur d’une prise en charge des revendications citoyennes, notamment la libération de tous les détenus”. Si une telle initiative est de nature à démentir les assertions de ceux qui accusent l’opposition et les partis de ne proposer aucune alternative et d’être en déphasage avec les attentes de la société, elle pourrait aussi mettre le pouvoir dos au mur.
Car une question se pose : ce dernier, qui s’émeut du fait que les jeunes n’aient pas emprunté la voie pacifique pour exprimer leurs revendications, laissera-t-il un parti d’opposition organiser une manifestation ? Ou va-t-il se déjuger encore une fois en interdisant cette manifestation pacifique ?
(Liberté)
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