Au lendemain de la publication par TSA d’un article sur la politique étrangère de l’Algérie (lire), une source autorisée au ministère des Affaires a contacté notre journal pour apporter des précisions concernant la position algérienne sur plusieurs dossiers soulevés : la Libye, révoltes arabes et islam en France. Ci-après l’essentiel des commentaires de la source autorisée au ministère des Affaires étrangères :
Selon votre journaliste, l’Algérie s’est alliée avec la Syrie, pays où il n’existe aucune démocratie, pour refuser la décision de la Ligue arabe :
Je démens catégoriquement cette information. L’Algérie ne s’est ni opposée ni n’a mémé exprimé de réserves.
D’ailleurs, j’invite votre journaliste a réécouter attentivement la conférence de presse du SG de la Ligue arabe et du ministre omanais des AE a l’issue de la réunion du Conseil. Ces deux responsables ont clairement souligné qu’aucun pays arabe ne s’est opposé à la position du Conseil qui a cristallisé un consensus. Un seul pays a déclaré ne pas se reconnaitre dans cette position et il ne s’agit pas de l’Algérie mais bien d’un autre pays du Moyen-Orient.
Ainsi, contrairement a ce qui a été rapporté de manière erronée par l’AFP qui a bâti toutes ses assertions sur les propos d’un diplomate arabe anonyme, dont je subodore la nationalité, puisque l’agence officielle de presse de son pays ne cesse de relayer ces allégations infondées, l’Algérie n’a fait en fait qu’enregistrer sa position qui se décline comme suit :
1- Elle a rappelé la décision des ministres arabes des affaires étrangères qui, en date du 2 mars 2011, avaient affirmé leur refus catégorique de toute ingérence étrangère en Libye
2- elle a insisté sur la nécessaire coordination avec l'Union africaine (UA) qui a décidé l’envoi d’une mission de haut niveau à Tripoli pour engager toutes les parties dans un dialogue inclusive.
3- enfin, elle a rappelé que la légalité internationale impose que la question de l’établissement d’une éventuelle zone d’exclusion aérienne relève du seul ressort du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Pour assumer ses responsabilités en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, ce dernier fait sa propre évaluation de la situation et met en œuvre les mesures prévues par la Charte des Nations Unies qui lui paraissent les plus appropriées.
Deuxième point soulevé par l’article : des semaines après le début du soulèvement populaire contre la dictature de Tripoli, la position officielle algérienne est restée ambiguë
Je rappelle que, depuis le début, l’Algérie a appelé avec constance à la cessation immédiate de l’effusion de sang et des violences et à l’engagement d’un dialogue sans conditions préalables entre les autorités et l’opposition. Elle a exprimé ses inquiétudes sur les risques d’atteinte à l’unité et a l’intégrité territoriale de la Libye en rejetant toute intervention étrangère dans ce pays.
Vous avez écrit : la diplomatie algérienne est restée muette. L’Algérie n’a apporté aucun soutien clair aux révoltes des populations tunisienne et égyptienne
Nous avons à plusieurs reprises, et sans nous immiscer dans les affaires intérieures de ces pays parce que c’est notre position doctrinale, affirmé que l’Algérie respecte le choix et la volonté de ces peuples frères et souhaitent qu’ils sortent le plus rapidement et encore plus forts de leur phase de transition respective.
Selon vous, la Libye a imposé le visa aux Algériens sans que l'Algérie ne réagisse. L'Algérie n'a rien dit non plus sur la situation des Algériens délestés de leurs biens en Libye….
Aucune notification officielle ne nous est parvenue mais il n’est pas exclu que des mesures de sauvegarde soient prises par les autorités locales a l’égard de tous les étrangers à la frontière compte tenu de la situation sécuritaire qui y prévaut dans ce pays.
Enfin vous avez écrit : Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, une institution gérée par l’Algérie
Là aussi, je rappelle a votre journaliste que la société des Habous qui gère la Grande Mosquée de Paris est une association de droit français type 1901. Et sans nous immiscer, encore une fois, dans des questions d’ordre intérieur, nous suivons avec la plus extrême attention les débats engagés en France sur des questions aussi problématiques, comme ce fut le cas lors du débat sur l’identité nationale, parce que ces débats ne peuvent pas ne pas toucher notre communauté nationale établie dans ce pays.
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