
Yacine Le Forestier Agence France-Presse Ankara |
Les pays de l'OTAN sont tombés d'accord jeudi soir pour prendre en charge la zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen, mais pas pour effectuer des frappes aériennes au sol, tâche qui restera pour l'heure du ressort de la coalition internationale.
«Nous avons décidé de mettre en oeuvre la zone d'interdiction de survol au-dessus de la Libye», a déclaré le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen à l'issue d'une réunion des représentants des 28 pays membres à Bruxelles.
Les pays de l'alliance s'occuperont de faire respecter cet espace d'exclusion de vol et pourront faire usage de leurs armes «en situation d'auto-défense», a-t-il expliqué à la presse.
Toutefois, un accord n'a pu être trouvé à ce stade pour que l'Alliance atlantique prenne sous sa responsabilité l'intégralité de la mission actuelle des forces de la coalition internationale, emmenée par la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis depuis le début des hostilités le 19 mars.
Pour l'heure, en effet, la coalition continue à s'occuper d'éventuelles frappes au sol contre des cibles libyennes menaçant les populations civiles, telles que des blindés ou des équipements militaires.
«En l'état actuel, vont subsister une opération de la coalition et une opération de l'OTAN», a dit M. Rasmussen.
«La coalition n'est pas dissoute et continuera jusqu'à ce que l'OTAN prenne sa place» pleinement, a souligné un diplomate.
M. Rasmussen a néanmoins indiqué que les discussions entre pays de l'OTAN se poursuivaient pour «élargir» le mandat de l'alliance aux missions encore dévolues à la coalition, telles que les frappes au sol. Des travaux techniques ont été initiés en ce sens, avec l'objectif d'avoir une décision lundi prochain.
Il a émis l'espoir qu'un accord sur ce point puisse être trouvé «dans les prochains jours», dans une interview accordée à la chaîne de télévision américaine CNN.
«Les Américains ont fait comprendre qu'ils souhaitaient que l'OTAN prenne le relais» pleinement, a souligné un diplomate.
Le compromis trouvé jeudi soir à Bruxelles est donc en deçà de ce qu'avait annoncé le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu un peu plus tôt dans la journée, affirmant que l'OTAN allait prendre le relais de la coalition.
«La coalition constituée après la réunion de Paris va abandonner sa mission au plus vite et confier l'opération dans son ensemble à l'OTAN avec un système de commandement unique», avait déclaré M. Davutoglu.
«De ce fait, les demandes et les inquiétudes de la Turquie ont été entendues», avait-il ajouté.
Sitôt cet accord de principe annoncé, les discussions entre représentants de l'OTAN à Bruxelles avaient repris en raison de points de blocage persistants, la Turquie continuant à refuser que l'alliance prenne la responsabilité de frappes aériennes sur le sol libyen, selon des diplomates.
Le compromis final repousse la résolution de ce point sensible, en laissant provisoirement à la coalition le soin de s'en charger.
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