mercredi 9 mars 2011

Maroc : Mohammed VI annonce "une réforme constitutionnelle globale"

mohamed6.jpgLe roi du Maroc, Mohammed VI, a annoncé une "réforme constitutionnelle globale", qui sera suivie d'un référendum, dans un discours à la nation prononcé mercredi 9 mars, le premier après les manifestations du 20 février au Maroc.

"Nous avons décidé d'entreprendre une réforme constitutionnelle globale", a déclaré le souverain, soulignant son "engagement ferme à donner une forte impulsion à la dynamique réformatrice profonde (...) en cours""Le projet de la nouvelle constitution" sera "soumis au référendum populaire" et entrera "en vigueur après son approbation", a précisé le souverain.

 Le roi a également annoncé la prochaine formation d'une commission ad hoc pour la "révision de la Constitution", réformée pour la dernière fois en 1996 et dont la présidence sera confiée au constitutionnaliste marocain Abdeltif Menouni.
Ce dernier présentera au roi, d'ici juin, les propositions de réforme de la Constitution, a précisé le souverain. Celui-ci a en outre annoncé que le statut du premier ministre, "en tant que chef d'un pouvoir exécutif effectif", et celui des partis politiques seront "renforcés" dans le cadre de la réforme constitutionnelle. "La consécration du statut du premier ministre en tant que chef d'un pouvoir exécutif effectif, et pleinement responsable du gouvernement", est considérée par le roi comme un "principe" de consolidation de la "séparation et [de l']équilibre des pouvoirs".
RENFORCER LE PLURALISME, LES DROITS DE L'HOMME ET LES LIBERTÉS INDIVIDUELLES
La réforme constitutionnelle va prévoir "un gouvernement élu, émanant de la volonté populaire exprimée à travers les urnes et jouissant de la confiance de la majorité à la Chambre des représentants", ajoute Mohammed VI. Le roi a également annoncé une série de mesures pour renforcer le pluralisme, les droits de l'homme et les libertés individuelles, l'indépendance de la justice, ainsi que le rôle des partis politiques.
Des manifestations répondant à un appel lancé à l'origine par des jeunes sur Facebook et repris notamment par des ONG ont eu lieu dans tout le pays le 20 février pour réclamer des réformes politiques, dont une limitation des pouvoirs du roi, et plus de justice sociale.
C'était le premier mouvement de ce type dans le pays depuis le début des révoltes dans le monde arabe. Ces manifestations se sont déroulées, dans l'ensemble, pacifiquement. Mais des troubles après la dispersion des manifestants ont fait cinq morts à Al-Hoceima, et une centaine de blessés – des policiers pour la plupart – dans plusieurs villes.

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