Un nouveau séisme de magnitude 6,7 s'est produit samedi vers 4h du matin (vendredi 14h, heure de Montréal) dans la préfecture de Niigata, dans le nord-ouest du Japon, sur la façade opposée à la côte Pacifique dévastée par le premier tremblement de terre. Les autorités ne faisaient dans l'immédiat état que de dégâts matériels après cette secousse ressentie à Tokyo et dans plusieurs préfectures du centre du pays.
Samedi matin l'agence Kyodo, citant une commission de sécurité, faisait état d'un niveau de radioactivité 1000 fois supérieur à la normale dans la salle de contrôle d'un réacteur de la centrale nucléaire de Fukushima numéro un située dans le nord-est du Japon. Par crainte d'une fuite radioactive, le premier ministre Naoto Kan a demandé à quelque 45 000 habitants d'évacuer dans un rayon de 10 km autour de ce site, situé à environ 250 km au nord de Tokyo, selon l'agence citant le ministère de l'Industrie.
Selon les médias, une deuxième centrale nucléaire située dans la préfecture de Fukushima rencontrait également samedi des problèmes de refroidissement.
Les télévisions japonaises diffusaient des images de bateaux retournés, de voitures et de maisons emportées par des torrents de boue et de débris qui ont déferlé dans les artères des localités sur la côte Pacifique. À certains endroits, le flot a pénétré jusqu'à cinq kilomètres à l'intérieur des terres.
Sur les images enregistrées par les caméras installées dans les bureaux, on voit des employés cherchant à s'agripper à tout ce qui est à leur portée, alors que les étagères, les télévisions et les objets non fixés sont jetés à terre et que des plaques de plâtre se détachent des plafonds.
Le bilan provisoire établi par la police fait état de plus de 1000 morts et disparus à la suite du tremblement de terre et du tsunami.
Le bilan actualisé par la police samedi matin à 4h50 (vendredi 14h50, heure de Montréal), était d'au moins 384 morts, 707 disparus et de 947 blessés.
Selon la police, plus de 200 corps ont été retrouvés sur la plage de Sendai, dans la préfecture de Miyagi, dans le nord-est, après le passage de la vague de 10 mètres de haut consécutive à la secousse de magnitude 8,9.?
Des maisons brûlent dans la ville de Natori après le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon.
PHOTO: REUTERS
Un état des lieux se révélait difficile. «Les dégâts sont si énormes qu'il nous faut du temps pour regrouper les éléments épars», a déclaré un responsable.
Ainsi, un train de voyageurs, avec un nombre inconnu de personnes à bord, était porté disparu dans la préfecture de Miyagi après l'arrivée de la vague de dix mètres, selon l'agence de presse Kyodo citant la police.
Un deuxième train a disparu dans la préfecture d'Iwate, selon l'agence Jiji.
Dans la préfecture de Miyagi, un bateau avec une centaine de personnes à son bord a été emporté par le tsunami, et on ignorait le sort des passagers, selon les médias.
Dans la préfecture de Fukushima, un barrage a cédé, des maisons ont été emportées et des habitants sont portés disparus, selon les médias.
Le gouvernement a dépêché des navires et des soldats pour participer aux secours, ainsi que des avions pour observer la situation.
Le commandant en chef de l'armée, le général Ryoichi Oriki, a annoncé que l'armée japonaise et les forces américaines stationnées dans l'archipel avaient formé un groupe de liaison pour organiser les secours.
Les dégâts les plus importants ont été causés par les vagues qui ont déferlé sur la façade Pacifique de l'île principale de Honshu.
Plus de huit millions de foyers ont été privés d'électricité et de téléphone, et 300 000 maisons n'avaient plus d'approvisionnement en gaz.
Selon l'agence Kyodo, plus de 3000 habitations ont été détruites dans le nord-est.
Plus tôt dans la journée le ministère de l'Industrie a annoncé que les onze réacteurs nucléaires de la région s'étaient automatiquement arrêtés.
Le nouveau séisme tôt samedi matin dans la préfecture de Niigata, dans le nord-ouest du Japon, a surtout été ressenti dans la zone montagneuse voisine de Nagano, selon l'agence météorologique. Une première secousse, à une profondeur de seulement un kilomètre, a été suivie d'une seconde trois quarts d'heure plus tard, selon l'Institut de géophysique américain (USGS). La police a fait état de glissements de terrain et d'avalanches dans la ville de Tokamachi et près de l'agglomération de Tsunan.
Le séisme, dans le nord-est, avait une magnitude de 8,9, selon l'USGS. Il s'est produit à 14h46 heure locale (1h46 heure de Montréal) à 24,4 kilomètres de profondeur et à une centaine de kilomètres au large de la préfecture de Miyagi.
Selon l'Agence météorologique nippone, il s'agit du plus violent séisme jamais enregistré au Japon.
À Tokyo, à environ 380 kilomètres de l'épicentre, les gratte-ciel, construits sur des structures parasismiques spéciales, ont tangué pendant de longues minutes après le séisme.
Au moins six incendies ont été signalés dans la capitale, et 80 dans l'ensemble des zones touchées, selon les médias.
Dans la région de Tokyo, une raffinerie de pétrole a pris feu à Iichihara et des flammes s'élevaient à plusieurs dizaines de mètres de hauteur.
L'aéroport international de Narita, situé à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Tokyo, a dû suspendre le trafic pendant plusieurs heures.
Les transports ferroviaires et routiers ont été interrompus dans une grande partie de l'archipel.
Le Japon, situé au confluent de quatre plaques tectoniques, subit chaque année environ 20% des séismes les plus forts recensés sur Terre.
En 1923, la ville de Tokyo avait été dévastée par un séisme qui avait fait 140 000 morts.
À la suite du séisme, la plupart des États riverains du Pacifique ont émis des avis d'alerte au tsunami. Mais aucun dégât important n'avait été signalé en dehors de l'archipel nippon.
Des zones côtières ont été évacuées préventivement aux Philippines, aux Mariannes, en Polynésie française, à Guam, à Hawaï, en Équateur, au Chili, au Canada, aux États-Unis et dans d'autres pays.
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