lundi 4 avril 2011

Réforme: Kadhafi se dit prêt à négocier

Avec des pertes sur le terrain, M. Kadhafi... (Photo: AFP)

Le porte-parole du gouvernement libyen a affirmé lundi soir que le régime était prêt à négocier toute forme de réforme politique, comme des élections ou un référendum, tout en rejetant un départ du colonel Mouammar Kadhafi.
«Comment la Libye est gouvernée c'est une autre question. Quel système politique à appliquer dans le pays? Ceci est négociable. Nous pouvons en parler. Nous pouvons avoir tout, élections, référendum, etc.», a déclaré Moussa Ibrahim à des journalistes.

Il a toutefois précisé que «le leader (Mouammar Kadhafi) est la soupape de sécurité pour le pays et pour l'unité de la population et des tribus. Nous pensons qu'il est très important pour toute transition vers un modèle démocratique et transparent», a-t-il dit.
M. Moussa était interrogé sur les teneurs des négociations du régime avec l'Occident.
Il a indiqué que son pays était prêt à toute négociation avec les puissances occidentales mais refusait que celles-ci «décident ce que le peuple libyen doit faire».
«Pourquoi il (l'occident) ne nous dit pas: nous voulons que le peuple libyen décide si le leader doit rester ou partir?"
Il a regretté par ailleurs que l'Italie ait reconnu lundi le Conseil national de transition (CNT) représentant la rébellion libyenne comme le «seul interlocuteur légitime».
Rome avait estimé lundi que les propositions de sortie de crise du régime de Kadhafi n'étaient pas «crédibles».
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Laabidi effectue une tournée pour négocier une sortie à la crise dans son pays. Il a rencontré dimanche soir à Athènes le Premier ministre grec Georges Papandréou et se trouvait lundi en Turquie, avant une visite à Malte.
Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini indiqué lundi avoir discuté avec son homologue grec. Le message transmis à Athènes est que «le régime (Kadhafi) respectera le cessez-le-feu. Rien à propos d'un départ de Kadhafi et c'est pour cela que nous ne pouvons pas accepter» ces propositions, a déclaré M. Frattini.
Londres a aussi émis des réserves sur les démarches de Tripoli: «Nous avons toujours été clairs sur ce que devrait être la prochaine étape et les besoins d'une véritable trêve et d'une fin des violences», a déclaré un porte-parole du Premier ministre David Cameron.
«Nous ne recherchons pas de stratégie de sortie pour Kadhafi», a-t-il ajouté tandis que se multiplient les informations de presse sur une possible négociation d'un départ du dirigeant libyen, avec l'aide de ses fils.
Apparition du «leader»
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a fait lundi soir une apparition en public dans sa résidence de Bab el-Aziziya à Tripoli, qui avait été la cible le 20 mars d'un missile de la coalition, a rapporté la télévision nationale libyenne.
Selon la télévision, Mouammar Kadhafi a salué ses supporteurs rassemblés à Bab el-Aziziya.
Il s'agit de la première apparition publique du colonel Kadhafi depuis le 22 mars.
Son fils, Seif al-Islam qui a disparu de la scène depuis le début des raids de la coalition en Libye, le 19 mars, a fait quant à lui une discrète apparition à l'hôtel hébergeant les journalistes à Tripoli, où il a donné une interview à la BBC, avant de quitter discrètement les lieux.
Une transition pilotée par les fils Kadhafi?
Avec des pertes sur le terrain, M. Kadhafi apparaît de plus en plus isolé. Deux de ses fils, Seif al-Islam et Saadi, proposent même une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père, a rapporté le New York Times.
Le quotidien américain, citant un diplomate sous couvert de l'anonymat et un responsable libyen informés du projet, indique que la transition serait pilotée par Seif al-Islam.
Le Conseil national de transition (CNT), qui représente les rebelles, a aussitôt rejeté cette idée. «Kadhafi et ses fils doivent partir avant toute négociation diplomatique», a déclaré un porte-parole du CNT, Chamseddine Abdulmelah, à Benghazi (est), fief des insurgés.
Le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans, est la cible depuis le 15 février d'une révolte populaire qui s'est transformée en guerre civile entre insurgés et forces loyales au dirigeant.
- Cyberpresse, Selon l'AFP

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