mardi 14 juin 2011

Le Canada reconnaît le Conseil national de transition libyen


Le gouvernement du Canada a officiellement reconnu, mardi, l'organe politique des rebelles libyens, le Conseil national de transition (CNT), comme le représentant légitime du peuple de la Libye.
Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, en a fait l'annonce à l'ouverture d'une journée de débats, à la Chambre des communes, sur l'éventuel maintien de la présence militaire canadienne dans ce pays.
« Le Canada se lance dans une stratégie d'engagement renforcé avec le Conseil national de transition de la Libye », a-t-il déclaré, ajoutant que le Canada fera bénéficier le CNT de son expertise en matière de gouvernance.
Les députés fédéraux devront se prononcer mardi soir sur une motion qui propose de prolonger de trois mois la mission canadienne.
M. Baird soutient que l'opération n'est pas terminée, le régime de Mouammar Kadhafi continuant de combattre son peuple. « Le Canada et nos partenaires internationaux doivent continuer à faire preuve de fermeté, de patience et de détermination pour aller jusqu'au bout et aider les Libyens à assurer leur avenir. Nous devons maintenir notre présence militaire », a-t-il plaidé.
2 millions de dollars d'aide supplémentaire

La ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, s'est engagée mardi à verser 2 millions de dollars d'aide humanitaire supplémentaire à la Libye. De cette somme, 1,75 million de dollars iront à la Croix-Rouge et aux sociétés du Croissant-Rouge de la Libye, de la Tunisie et de l'Égypte, et 250 000 $ seront octroyés aux victimes de viol, par le biais du Fonds des Nations Unies pour la population.
Le prolongement de la mission devrait être adopté
Avec la majorité conservatrice à la Chambre, il ne fait aucun doute que la motion du gouvernement Harper sera adoptée. Tandis que les libéraux ne semblent pas s'opposer, en principe, à l'extension de la mission, les néo-démocrates n'ont pas encore pris position et ont soulevé plusieurs questions auxquelles ils espèrent avoir des réponses.
L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) a déjà pris la décision de prolonger son opération militaire en Lybie, qui devait se terminer le 27 juin, jusqu'à la fin septembre. La démarche du Canada s'inscrit dans un questionnement des alliés sur une éventuelle réorientation de l'intervention.
Le gouvernement britannique a notamment indiqué lundi qu'il devrait redéfinir ses priorités militaires si l'opération de l'OTAN se prolonge au-delà des trois mois déjà annoncés. La mission aurait été moins coûteuse et « beaucoup plus réactive » si la Grande-Bretagne disposait toujours d'un porte-avions opérationnel, selon l'Amiral Mark Stanhope, chef des forces maritimes britanniques.
Puis, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté lundi soir un amendement visant à interdire l'utilisation de fonds publics américains pour la mission en Libye. Le président Barack Obama avait suscité le mécontentement des élus en allant de l'avant avec l'opération militaire sans les consulter.
Lors du dernier sommet de l'OTAN, qui a eu lieu les 8 et 9 juin, le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, avait indiqué que le Canada avait dépensé 26 millions de dollars pour l'intervention en Libye. Il a estimé que si elle était prolongée jusqu'à l'automne, elle pourrait en coûter plus du double.
Radio-Canada.ca avecAgence France Presse et Associated Press

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