Tunis a procédé à l'extradition de l'ex-Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi. Détenu depuis fin septembre sur le sol tunisien, l'exilé du régime Kadhafi a été livré ce dimanche au gouvernement libyen.
M. Mahmoudi, âgé de 70 ans, "a été extradé ce matin (dimanche)", a confirmé à l'AFP Ridha Kazdaghli, porte-parole du chef du gouvernement tunisien, l'islamiste Hamadi Jebali.
"Le citoyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi a été livré dimanche 24 juin au gouvernement libyen", selon un commmuniqué du gouvernement, rappelant les deux décisions de la justice tunisienne en faveur de cette extradition.
Auparavant, une source à la présidence avait annoncé cette extradition, s'étonnant que "le gouvernement tunisien ait pris seul la décision d'extrader M. Al-Mahmoudi, sans prendre l'avis de la présidence".
"Le président Moncef Marzouki n'a signé aucun décret. Cette décision va avoir des répercussions sur les relations entre la présidence et le gouvernement", a déclaré à l'AFP le conseiller de M. Marzouki, Adnen Manser, évoquant "une crise grave".
M. Marzouki est actuellement dans le grand sud tunisien pour les commémorations du 70e anniversaire de l'armée, et son cabinet s'est réuni pour examiner la réponse à la décision gouvernementale, a-t-il ajouté.
Premier ministre jusqu'aux derniers jours du régime Kadhafi, M. Al-Mahmoudi avait été arrêté le 21 septembre en Tunisie alors qu'il cherchait à gagner l'Algérie.
Il est resté incarcéré depuis, Tripoli ayant à deux reprises réclamé son extradition.
La justice tunisienne avait répondu favorablement à cette demande, mais l'extradition, contestée notamment par des associations de défense des droits de l'homme, était restée en suspens.
Le président Marzouki avait affirmé en mai "son opposition de principe" à cette extradition, réclamant des garanties du côté libyen sur le respect des droits de l'homme et un procès équitable pour M. Al-Mahmoudi.
Mais le chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, avait affirmé au lendemain de cette déclaration que la décision d'extradition était "irrévocable" et ne nécessitait pas la signature du président de la République.
Dans son communiqué, le gouvernement s'appuie aussi pour justifier sa décision sur "le rapport de la commission tunisienne qui s'est récemment rendue à Tripoli et a conclu que les conditions d'un procès équitable étaient réunies".
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