Les plus grands ennemis d’al-Qaida sont sans conteste les drones américains, qui ont encore tué un des chefs de l’organisation au Yémenvendredi 30 août. Dans un article publié ce mercredi matin et basé sur des documents classifiés des renseignements américains, le Washington Post révèle que la nébuleuse terroriste travaille à sa riposte face à cet ennemi automatisé depuis plusieurs années.
Al-Qaida a mis en place des cellules d’ingénieurs travaillant à trouver des moyens de contrer la véritable guerre des drones que lui infligent les Etats-Unis de Barack Obama, et qui a tué autour de 3.000 personnes depuis une décennie. Le journal se base sur des documents classifiés fournis par Edward Snowden, le lanceur d’alerte qui a révélé de nombreuses informations secret-défense américaines.
Selon le Post, l’organisation terroriste «espère exploiter les vulnérabilités techniques d’un système d’armement qui lui a infligé d’énormes pertes»en trouvant des moyens de descendre les drones, de les enrayer ou carrément d’en prendre le contrôle à distance.
Le risque de piratage des drones dans le futur est pris au sérieux par les spécialistes. S’il n’y a pour le moment aucune preuve qu’al-Qaida soit déjà parvenue à interférer avec un vol de drone américain, les services de renseignement s’inquiètent de ses efforts persistants pour trouver une stratégie anti-drones depuis 2010.
Les campagnes d’attaques par drones interposés ont forcé les membres d’al-Qaida au Pakistan, en Afghanistan, au Yémen ou encore en Somalie à limiter drastiquement leurs mouvements. Mais elles ont aussi entraîné un fort anti-américanisme dans ces pays, où les civils sont régulièrement des victimes collatérales.
A la veille de la dernière attaque au Yémen, le même Washington Post écrivait:
«Comme dans les zones tribales du Pakistan, où les opérations des drones américains ont affaibli de manière importante les capacités d’al-Qaida, une conséquence involontaire des attaques a été une nette radicalisation de la population locale [au Yémen].»
Un problème que la France ne connaît pour le moment pas: l'armée française a choisi pendant longtemps de ne pas avoir de drones de combat. Aujourd'hui, elle aimerait bien mais le gouvernement tergiverse.
Grégoire Fleurot Slate.fr
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