vendredi 11 février 2011

Bouteflika : 12 ans Barakat !


Vendredi, 11 Février 2011, 23:55 Farid Alilat


Editorial. Aujourd’hui, un despote et tombé. Aujourd’hui, au Caire, un despote qui a régné sans partage pendant trente ans est tombé. Aujourd’hui, vendredi 11 février 2011, une révolution de rue a balayé le régime que Hosni Moubarak, 82 ans, a bâti sur un pouvoir absolu. Un régime bâti sur le népotisme, le clientélisme, la corruption, la terreur.


Aujourd’hui, demain, dans dix ans, dans vingt ans, dans un siècle, on saluera encore le courage et la bravoure de ce peuple d’Egypte qui a réussi à faire tomber un régime despotique pour faire place à la démocratie
Hier, un autre despote est tombé. Hier, à Tunis, un autre despote qui avait régenté pendant 23 ans est tombé. Le 14 janvier dernier, le dictateur de Carthage, Zine Al Abidine Ben Ali, 74 ans, a été emporté par une révolution de rue. Lui aussi avait bâti son règne sur la terreur, sur la prédation, sur le déni des libertés.
Aujourd’hui, demain, dans dix ans, dans vingt ans, dans un siècle, on saluera encore le courage et la bravoure de ce peuple de Tunisie qui a réussi à déchoir un régime totalitaire pour faire place à la démocratie.
Demain, il reste une révolution à accomplir en Algérie.
Dès demain, le peuple algérien a rendez-vous avec l’Histoire. Même si cette marche du 12 février serait réprimée, même si le pouvoir de Bouteflika sortirait sa police comme il ne l’a jamais fait auparavant, il est temps qu’une révolution pacifique, il est temps qu’une révolution pour la démocratie s’accomplisse en Algérie.
Car, à l’instar de la Tunisie et de l’Egypte, l’Algérie a besoin de sa seconde révolution.
Oui. Le moment est venu pour que le peuple de rue, le peuple d’Alger, d’Oran, d’Ourgla, de Tizi Ouzou et d’Annaba, accomplisse sa révolution.
Le moment est venu pour chasser un autre despote du pouvoir : le président Abdelaziz  Bouteflika.
Lui aussi, tout comme Moubarak et Ben Ali, Bouteflika a fait de sa présidence un règne. Lui aussi, a modifié la constitution de son pays, en recourant au bourrage des urnes, au trucage de voix, pour s’offrir un troisième mandat, le mandat à vie.
En novembre 2008, âgé de presque 72 ans, malade et démuni, Bouteflika avait encore besoin d’un troisième mandat !
Porté au pouvoir par les militaires en 1999 pour faire de l’Algérie un pays fort et prospère, Bouteflika en a fait une terre de désespérance. Avec 600 milliards de dollars engrangés durant son règne, avec l’onction des généraux, avec le soutien des puissances occidentales, avec la décrue du terrorisme, avec tout cela et bien encore plus que tout cela, Bouteflika aura tout de même réussi à transformer cette Algérie en terre de désespoir, de désespérance.
Alors, oui ! Il est temps que le règne de Bouteflika, celui de sa fratrie, de ses souteneurs, celui de ses ministres rentiers, celui de ses thuriféraires, s’achève. Il est temps que l’ère Bouteflika se termine.
Il est temps que les Algériens, à l’instar des Tunisiens et des Egyptiens, recouvrent une nouvelle indépendance.
Nos pères, nos mères, les enfants d’Algérie ont-ils payé de leur sang, versé des rivières de larmes et des montagnes de chagrin durant la guerre d’indépendance et cinq décennies plus tard pour que cette Algérie soit transformée aujourd’hui en un pays de désespoir, de désespérance ?!
Le 29 août 1962, des femmes et des hommes sont descendus dans les rues d’Alger pour crier : «  Sept ans barakat ! (Sept ans ça suffit) ».
Le 12 février 2011, des hommes et des femmes descendront dans la rue pour dire : «  12 ans barakat ! »

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