jeudi 3 février 2011

Bouteflika se réveille au pluralisme : « La télévision et la radio doivent s’ouvrir à l’opposition »



Deuxième concession, après celle concernant la levée de l’état d’urgence. Le président Bouteflika a affirmé, jeudi à Alger lors du Conseil des ministres, que la télévision et la radio doivent à assurer la couverture médiatique de l'ensemble des partis et organisations nationales agréés en leur ouvrant équitablement leurs canaux. Les médias publics demeurent encore sous le monopole de la présidence depuis l'accession du président Bouteflika au pouvoir en avril 1999.

Intervenant lors du Conseil des ministres, le chef de l'Etat a affirmé que « la télévision et la radio doivent donc assurer la couverture des activités de l'ensemble des partis et organisations nationales agréés et leur ouvrir équitablement leurs canaux ».
En ce sens, le président de la République a souligné que « s'agissant (...) de l'accès des partis politiques à la télévision et aux radios, aucune loi ou instruction ne l'ont jamais interdit à quelque formation ou association légale que ce soit ».
Dans le même contexte, le chef de l'Etat a fait observer que de leur côté « les partis politiques et les organisations nationales agréés devront notamment tenir compte des dispositions de la Constitution et des lois relatives aux activités politiques », car, a ajouté le président Bouteflika, « la liberté ne devra pas aboutir dans quelque circonstance que ce soit aux dérapages ou à l'anarchie auxquels l'Algérie a déjà versé un lourd tribut ».
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Bouteflika en avril 1999, les médias publics ( télé et radios) ont été confisqués par le pouvoir à tel point que l’opinion publique a baptisée l’ENTV, la télévision publique de « Canal Boutef ».
Hormis de rares exceptions, notamment les campagnes électorales, les partis d’opposition et les associations qui n’émargent pas au sein du pouvoir, y sont exclus.
Par ailleurs, les autorités algériennes refusent toujours d’ouvrir le secteur de l’audiovisuel à la concurrence privée en dépit des engagements pris par le président Bouteflika au début de son premier mandat.
Ces deux concessions, la levée de l'état d'urgence et l’ouverture des médias publics à l’opposition, interviennent alors que le pouvoir algérien est fortement critiqué et remis en cause tant en Algérie que sur le plan international.

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