jeudi 3 février 2011

Bouteflika lâche du lest : La levée de l'état d'urgence interviendra « dans un très proche avenir »


Le pouvoir lâche du lest. Dix-neuf ans après son instauration en février 1992, l'état d'urgence devrait être levé prochainement. L'annonce a été faire jeudi 03 février par le président Bouteflika au cours du Conseil des ministres. Le chef de l’Etat algérien a, en revanche, laissé entendre que l’interdiction visant les marches et les manifestations dans la capitale, instaurée depuis juin 2001, ne sera pas levée. La décision du pouvoir d’abroger cette loi d’exception fait suite à de multiples demandes de la part de partis de l’opposition, d’organisations de défense de droits de l’homme et d’intellectuels.

Le président Bouteflika a indiqué jeudi que la levée de l'état d'urgence interviendra « dans un très proche avenir » selon l’agence de presse officielle (APS).
« Aussi, pour mettre un terme à toute polémique infondée sur cette question, je charge le gouvernement à s'atteler, sans délais, à l'élaboration de textes appropriés qui permettront à l'Etat de poursuivre la lutte antiterroriste jusqu'à son aboutissement, avec la même efficacité et toujours dans le cadre de la loi », a souligné le président de la République qui intervenait dans le cadre du Conseil des ministres.
Le chef de l'Etat a rappelé, à ce propos, que l'état d'urgence a été instauré « pour les seuls besoins de la lutte antiterroriste, et c'est cette raison uniquement qui en a dicté le maintien sur une base légale ».
Pour le président de la République, l'état d'urgence « n'a, à aucun moment, entravé une activité politique pluraliste des plus riches, ni contrarié le déroulement de campagnes électorales intenses, de l'avis même des observateurs qui les ont suivies ».
L’Etat d’urgence a été instauré en Algérie le 09 février 1992 au début de l’insurrection islamiste. Plusieurs partis politiques, associations et intellectuels réclament sans abrogation arguant que son maintien constitue une entrave aux libertés publiques.
Malgré des demandes récurrentes, les responsables algériens ont toujours opposé une fin de non-recevoir à l’abrogation de l’état d’urgence arguant que son maintien obéit à des considérations liées à la situation sécuritaire. Interrogé mercredi 2 février sur cette question, le vice Premier, Yazid Zerhouni, affirmait avec aplomb que la question n’est pas d’actualité.
Si la question de l’état d’urgence devrait être réglée dans un proche avenir, il n’en est pas de même pour la mesure d’interdiction qui concerne les manifestations publiques dans la capitale.
S'agissant de l'organisation des marches, et hormis la wilaya d'Alger, la présidence indique que « rien ne l'entrave dans toutes les autres wilayas, pour autant que les demandes et les conditions exigées par la loi soient réunies ». « Certes, la capitale fait exception dans ce domaine pour des raisons d'ordre public bien connues, et certainement pas pour y empêcher une quelconque expression », a relevé le chef de l’Etat.
« Au demeurant, Alger compte plusieurs salles publiques de capacités diverses, qui sont gracieusement disponibles pour tout parti ou association en faisant légalement la demande, en vue d'y faire entendre son point de vue », a rappelé le président de la République.
Comprendre : les marches sont toujours interdites à Alger.
Les marches et les manifestations publiques sont interdites dans la capitale algérienne depuis juin 2001 au lendemain de la marche du 14 juin 2001 organisée par les arouchs de Kabylie.

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