dimanche 13 février 2011

Obama met en garde Bouteflika avant qu’il ne soit trop tard




( Obama:''habett yedekk, ezreb!'')




Après la Tunisie de Ben Ali, l’Egypte de Moubarak, l’Algérie d’Abdelaziz Bouteflika serait bien avisée de prendre au sérieux la mis en garde que les Etats-Unis viennent de lui adresser. « Nous prenons acte des manifestations actuelles en  Algérie , et appelons à la retenue les forces de sécurité », écrit le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley dans un communiqué. Ajoutant : « Par ailleurs, nous réaffirmons notre soutien aux droits universels du peuple algérien, y compris les droits de réunion et d'expression. Ces droits s'appliquent sur internet" et "doivent être respectés", ajoute-t-il, précisant que les Etats-Unis « suivront de près la situation ces prochains jours ». Mettons-nous bien d’accord, je ne fais pas partie de ceux qui parient sur les Etats-Unis pour que les choses changent en Algérie. Je n’oublie pas que dans les années 90, avant les attentats de New York, ce pays a parié sur les islamistes, recommandant en 1994, par la voix de son secrétaire d’Etat, Robert Pelletreau sous Bill Clinton, aux généraux algériens de partager le pouvoir avec les islamistes. Je ne fais donc qu’un constat.
En bref, voilà donc l’Algérie de Bouteflika et ceux qui le soutiennent prévenus par Washington dont ils n’ont cessé de solliciter son soutien. Il faut savoir qu’au tout début des évènements de Tunisie, Washington a procédé de la même manière avant de convoquer que le département d’Etat américain ne convoque  l’ambassadeur tunisien pour transmettre un message à Ben Ali afin qu’il soit à l’écoute du peuple tunisien et d’engager des réformes politiques. En réaction Ben Ali, en bon autocrate, oubliant qu’il ne préside que la « petite Tunisie »,  a convoqué l’ambassadeur des Etats Unis pour élever une vive protestation. Le résultat : l’autocrate tunisien a été contraint de fuir son pays en Arabie saoudite. Il en a été de même pour l’Egypte, allié stratégique des Etats-Unis, dont le poids sur la scène moyen-orientale pèse plus lourd que la Tunisie.  Moubarak s’est insurgé contre Obama, a joué la carte nationaliste, affirmant qu’il n’avait pas d’ordre à recevoir de l’étranger. Résultat : l’armée égyptienne a déclaré qu’elle ne réprimerait pas les manifestations et Moubarak a été contraint de démissionner. 
Concernant l’Algérie, Washington, qui a pris acte de la manifestation du 12 février, avertit par avance les autorités algériennes de ne pas faire la même erreur que Moubarak qui, à ses yeux, pèse plus lourd qu’Abdelaziz Bouteflika, en raison du rôle de l’Egypte sur l’échiquier moyen-oriental, et ce,  en dépit des appels de Benyamin Netanyahu à soutenir, quoi qu’il en coute, le régime de Moubarak. Bien plus, la France de Nicolas Sarkozy, lequel est président du G-20, ne sera d’aucun secours pour le régime de Bouteflika. S’étant fourvoyé avec Ben Ali et Moubarak co-président avec Sarkozy de l’Union pour la Méditerranée (UPM), le chef d’Etat français, qui s’est trompé d’époque, a vu tout faux ! Les autocrates sur qui il comptait ne sont plus là et son projet d’UPM  est tombé à l’eau. 
Samedi prochain, il y aura une nouvelle manifestation à Alger. En dépit du boycott du FFS, du soutien de Louisa Hanoune devenue porte-parole d’un pouvoir qui n’est pas celui des « travailleurs » qu’elle prétend  défendre, le pouvoir algérien aura du mal à justifier une nouvelle interdiction.
Aujourd’hui, force est de constater que la donne est en train de changer. Abdelaziz Bouteflika est bien seul. Sa marge de manœuvre s’est rétrécit. Son ami Ben Ali n’est plus là. Hosni Moubarak avec qui il s’est réconcilié lors du dernier sommet arabe du Caire a jeté l’éponge. Il ne reste que Kadhafi, coïncé entre la Tunisie et l’Egypte.  Quant à la France de Sarkozy, éclaboussée par les vacances de son Premier ministre François Fillon en Egypte et de sa ministre des Affaires étrangères Alliot-Marie en Tunisie, elle ne sera d’aucun secours ! Maintenant que la menace islamiste brandie par les pouvoirs en place pour justifier leur maintien au pouvoir à vie s’est dégonflée comme un ballon de baudruche, le mieux pour Abdelaziz Bouteflika est de prendre des mesures hardies en matière de libertés et de démocratisation de la société, avant qu’il ne soit trop tard.
H.Z

1 commentaire:

Sek B. a dit…

Oui, peut-être, l'administration américaine pourrait mettre plus de pression sur le régime algérien, mais il faut qu'il y ait plus de contestation de l'intérieur.