Les capacités de défense anti-aérienne libyennes ont été «fortement endommagées» par les frappes de la coalition, permettant l'instauration «effective» de la zone d'exclusion aérienne, a déclaré dimanche un haut responsable du Pentagone.
«Les frappes ont été très efficaces et ont fortement endommagé les défenses anti-aériennes du régime» de Mouammar Kadhafi, a affirmé le vice-amiral Bill Gortney lors d'une conférence de presse.
La principale menace contre les avions américains, britanniques et français qui sont pour le moment intervenus en Libye est constituée par les missiles sol-air SA-5 à longue portée mais «la capacité (des forces pro-Kadhafi, ndlr) de les lancer a été fortement réduite», selon lui.
Les forces aériennes libyennes n'ont pas montré de signe d'activité et les émissions radars -qui servent à détecter les appareils ennemis- sur les sites de défense anti-aérienne visés par les frappes ont cessé , a-t-il ajouté.
De manière générale, les émissions de radars de surveillance aérienne semblent maintenant limités aux zones proches de Tripoli et de Syrte, fief du colonel Kadhafi.
Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont lancé au total 124 missiles Tomahawk contre ces sites samedi.
La destruction de la majorité des défenses anti-aériennes libyennes a permis d'instaurer de manière effective la zone d'exclusion aérienne au-dessus du pays, a jugé le vice-amiral Gortney.
Le gradé a cependant mis en garde contre la menace posée par les défenses anti-aériennes mobiles ainsi que par les lance-missiles portables de type SA-7, dont les forces pro-Kadhafi disposent en «grand nombre».
Pour les premières, les avions de guerre électronique repèrent le signal radar émis pour détruire la batterie de missiles, pour les seconds, les avions alliés utilisent des «contre-mesures» électroniques afin de brouiller le guidage du missile, ainsi que des manoeuvres d'évitement.
Trois bombardiers américains furtifs B-2 partis de la base de Whiteman (Missouri) ont par ailleurs détruit les installations militaires implantés sur l'aéroport de Ghardabiyah, près de Misrata, à l'aide de bombes intelligentes.
Quinze chasseurs-bombardiers américains, ainsi que des appareils français et britanniques ont par ailleurs détruit de nombreux blindés libyens, sites anti-aériens à proximité de Benghazi, provoquant sans doute la mort de plus d'un centaine de soldats libyens, a estimé le vice-amiral Gortney. Tous les équipages alliés ont regagné leur base sans dommage.
«Nous n'avons pas d'indication de victimes civiles», a par ailleurs assuré le militaire, en réponse à une question.
Des médias officiels libyens avaient critiqué samedi des frappes contre des «objectifs civils». «Des objectifs civils à Tripoli ont été la cible de raids de l'aviation ennemie des Croisés», avait indiqué la télévision libyenne.
«Benghazi n'est pas totalement à l'abri d'une attaque mais est certainement moins sous la menace qu'hier. Nous pensons que les forces (du colonel Kadhafi, ndlr) sont sous le choc, sont isolées et dans la confusion», a-t-il jugé.
Le haut responsable a par ailleurs confirmé que des avions diffusaient des messages à la population libyenne, sans vouloir préciser de quel type de message. Il s'agit vraisemblablement d'avions C-130J employés pour des opérations de guerre psychologique
Mais a-t-il assuré, l'objectif de la coalition n'est pas de chercher à éliminer physiquement le colonel Kadhafi.
Agence France-Presse
Washington
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