vendredi 18 mars 2011

Libye : la France va participer aux frappes imminente

À Paris, François Fillon et Nicolas Sarkozy multiplient les réunions pour mettre en oeuvre la résolution de l'ONU.

Les frappes militaires interviendront «dans quelques heures» et les Français y «participeront», a annoncé vendredi matin le porte-parole du gouvernement François Baroin. Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté jeudi soir en faveur d'un recours à la force contre les troupes du colonel Mouammar Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes en Libye. La résolution 1973 adoptée par le Conseil autorise en effet «toutes les mesures nécessaires» pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne.
«Ce sera l'honneur du Conseil de sécurité d'avoir fait prévaloir en Libye la loi sur la force, la démocratie sur la dictature, la liberté sur l'oppression», a déclaré Alain Juppé à New York.
«Ce sera l'honneur du Conseil de sécurité d'avoir fait prévaloir en Libye la loi sur la force, la démocratie sur la dictature, la liberté sur l'oppression», a déclaré Alain Juppé à New York.Crédits photo : STAN HONDA/AFP

Pour évoquer la mise en oeuvre de cette résolution, le premier ministre François Fillon recevra à 16 heures les principaux responsables parlementaires, en présence des ministres des Affaires étrangères Alain Juppé et de la Défense Gérard Longuet. En matinée, Nicolas Sarkozy a déjà réuni le premier ministre, le ministre de la Défense et le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud. Enfin, le président accueillera samedi à l'Elysée un sommet d'urgence sur la Libye, qui réunira la Ligue arabe, l'Union africaine, et l'Union européenne.
D'autres pays se sont positionnés pour participer aux opérations. Le président américain Barack Obama a appelé Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique David Cameron, pour coordonner une stratégie. L'Union européenne s'est dite prête à «mettre en oeuvre» la résolution, dans la limite de ses compétences. La question sera à l'ordre du jour d'une réunion des ministres des Affaires étrangères prévue lundi à Bruxelles, puis d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement programmé jeudi. À l'Otan également, les représentants des 28 Etats membres doivent se réunir ce vendredi pour décider des suites à donner à la résolution de l'ONU.


Tripoli «prêt à un cessez-le-feu»


Du côté des pays arabes, le Qatar et les Emirats arabes unis vont participer aux opérations militaires, a affirmé un diplomate onusien. Le Canada aurait quant à lui décidé d'envoyer six avions de chasse, selon les médias locaux. La Norvège a aussi annoncé sa participation. En revanche, Berlin a déjà prévenu qu'aucun soldat allemand ne se joindrait pas à cette intervention, qui comporte, selon son chef de la diplomatie, des «risques et des dangers considérables».
À Benghazi, dernier bastion des insurgés libyens, la nouvelle a été saluée jeudi soir par une explosion de joie. La réaction du régime est en revanche assez floue. Le vice-ministre aux Affaires étrangères Khaled Kaaim a indiqué que son pays allait «réagir positivement à la résolution de l'ONU», se disant prêt à un cessez-le-feu. «Nous sommes prêts pour cette décision mais nous avons besoin d'un interlocuteur bien précis pour discuter de sa mise en oeuvre», a -t-il précisé. Tout en dénonçant un «appel aux Libyens à s'entretuer» et «une attitude agressive de la communauté internationale qui menace l'unité de la Libye et sa stabilité». Avant le vote de la résolution, le régime de Kadhafi avait mis en garde contre toute opération militaire étrangère sur son territoire, menaçant de s'attaquer au trafic aérien et maritime civil et militaire en Méditerranée. Sur le terrain, les combats ont repris dès vendredi matin.

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