Photo: AFP/Abdelhak Senna |
L'Oragnisation du Traité de l'Atlantique Nord n'exercera pas « le pilotage politique » de la coalition internationale en Libye, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
L'Alliance atlantique, a-t-il dit, interviendra plutôt comme « outil de planification et de conduite opérationnelle » dans la mise en oeuvre d'une zone d'exclusion aérienne.
Plus tôt, un haut responsable de l'OTAN a déclaré à l'agence Associated Press que des bâtiments de guerre placés sous le commandement de l'OTAN commenceront mercredi à patrouiller au large des côtes libyennes, en mer Méditerranée.
L'alliance militaire transatlantique avait déjà fait savoir mardi que ses pays membres se sont entendus pour faire respecter l'embargo sur les armes décidé par la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU.
Deux flottilles composées de deux frégates, de six bateaux spécialisés dans la détection de mines sous-marines et d'un navire de ravitaillement seront assignées à cette tâche. Leurs opérations seront dirigées depuis Naples, en Italie.
La Maison-Blanche avait annoncé mardi que les États-Unis, la France et le Royaume-Uni se sont mis d'accord pour que l'OTAN joue un « rôle clé » dans le commandement de l'opération militaire, mais sans donner de détails.
Le président Obama a défendu mardi l'intervention militaire en Libye. Il a soutenu que la situation actuelle avait le potentiel de semer le chaos dans toute la région et que les frappes aériennes ont déjà permis de sauver des vies à Benghazi, berceau de l'opposition.
Tripoli sous les bombes
À Tripoli, d'importants tirs de défense antiaérienne ont eu lieu mardi soir, pour une quatrième nuit consécutive. Des explosions ont aussi été entendues dans la capitale après la tombée de la nuit.
Carte de la Libye |
Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi auraient par ailleurs continué de bombarder Misrata au cours de la nuit. Misrata est située à environ 200 km à l'est de Tripoli.
Les villes d'Ajdabiya, à 200 km au sud de Benghazi, et de Yafran, à plus de 100 km au sud-est de Tripoli, ont aussi été le théâtre de violents affrontements mardi.
Nouveau discours de Kadhafi
Le colonel Kadhafi a pour sa part fait une première apparition publique depuis une semaine. S'exprimant depuis le balcon d'une résidence de son quartier général de Bab Al-Azizia, devant une foule venue former un bouclier humain pour le protéger d'éventuels raids aériens, il a une fois de plus dénoncé les bombardements de la coalition internationale et a promis la victoire.
« Nous ne nous rendrons pas, nous les battrons par tous les moyens, a-t-il scandé dans ce discours de cinq minutes retransmis à la télévision d'État. Nous sommes prêts pour le combat, qu'il soit de courte ou de longue durée. »
Je reste ici, ma maison est ici. Je reste dans ma tente.
— Mouammar Kadhafi, s'adressant à ses partisans
« Il y a des manifestations partout contre cette attaque injustifiée, qui viole la charte des Nations unies. Cet assaut est mené par une bande de fascistes qui finiront dans les poubelles de l'histoire », a poursuivi Mouammar Kadhafi.
Aucun journaliste n'a eu l'autorisation d'assister au discours du leader libyen qui est au pouvoir depuis 1969.
Exode vers la Tunisie et l'Égypte
Des milliers de Libyens fuient leur domicile en raison des combats qui se poursuivent entre forces pro-Kadhafi et insurgés dans l'est du pays, a soutenu mardi le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sur la foi de témoignages de réfugiés arrivés en Égypte.
Selon le HCR, plus de 320 000 personnes ont fui le pays depuis qu'une partie de la population libyenne s'est soulevée, à la mi-février. Plus de 165 000 personnes ont trouvé refuge en Tunisie et plus de 137 000 autres se sont rendues en Égypte.
Radio-Canada.ca avecAssociated Press, Agence France Presse et Reuters
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