«Ni le secrétaire à la Défense Robert Gates ni le chef d'état-major interarmées, l'amiral Mike Mullen n'ont eu d'indication sur le fait que les Saoudiens ou d'autres forces du CCG allaient se déployer à Bahreïn», a affirmé le colonel David Lapan dans un communiqué.
Agence France-Presse Washington |
Le ministère américain de la Défense n'avait pas été alerté du déploiement de troupes saoudiennes «ou du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Bahreïn», a annoncé lundi un porte-parole du Pentagone.
L'amiral Mullen s'était rendu à Manama fin février et Robert Gates s'y trouvait samedi.
«Dans les circonstances actuelles, (...) de petits pas ne seraient probablement pas suffisants (...). Une réforme réelle est nécessaire», avait affirmé le ministre américain à l'issue d'entretiens avec le roi et le prince héritier de Bahreïn.
Selon le Pentagone, l'intervention des forces du CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats, Koweit, Oman et Qatar) a été décidée après le départ du secrétaire à la Défense américain, à la lumière de l'aggravation de la situation à Manama.
«Nous avons fait part à toutes les parties de notre inquiétude vis-à-vis de ces actions qui peuvent être provocantes ou exacerber les tensions» entre manifestants et partisans du régime, affirme le colonel Lapan.
Les partis de l'opposition réclament des réformes politiques et une véritable monarchie constitutionnelle, mais certains manifestants n'hésitent pas à demander le départ de la dynastie sunnite des Al-Khalifa qui gouverne ce pays dont la population autochtone est en majorité de confession chiite.
Le petit archipel du Golfe est un allié stratégique de Washington et accueille le quartier général de la Ve flotte américaine.
Plus d'un millier de soldats saoudiens se sont déployés lundi à Bahreïn et les Émirats arabes unis ont annoncé avoir envoyé environ 500 policiers pour aider les autorités à restaurer l'ordre.
Les autorités bahreïnies ont appelé la population à «coopérer entièrement» avec les forces du CCG.
Lors de leur passage à Bahreïn, l'amiral Mullen comme Robert Gates ont tous deux affirmé ne pas voir la main de Téhéran -ennemi juré des Saoudiens- derrière le mouvement entamé le 14 février par l'opposition.
«Mais il y a des preuves tangibles que si la crise se prolonge, et tout particulièrement à Bahreïn, les Iraniens cherchent des moyens de l'exploiter et de créer des problèmes», avait expliqué M. Gates à des journalistes, précisant avoir dit aux dirigeants bahreïnis que «dans ce cas, le temps n'est pas (leur) votre allié».
La Maison-Blanche a de son côté exhorté lundi les monarchies du Golfe à la retenue et à respecter les droits des Bahreïnis mais s'est gardée d'exiger le retrait des forces saoudiennes et émiraties du pays
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