dimanche 5 juin 2011

Le gouvernement algérien va dépenser sans compter pour absorber le mécontentement social


Dépenser sans compter. Pour absorber la grogne sociale, le gouvernement va donc dépenser sans compter. Le déficit budgétaire induit par les mesures destinées à satisfaire les revendications salariales s’élève à 33,9% du PIB, soit 4 693 milliards DA (environ 46,93 milliards d'euros), selon le  budget 2011 amendé, soumis pour la première fois au parlement dimanche 5 juin par Karim Djoudi, ministre des Finances.

Ce déficit a fortement été creusé sous l'effet de la dépense publique, évaluée à 8.275 mds de DA (82,75 mds EUR), selon les explications du ministère des Finances.

La loi de finance complémentaire pour l'exercice 2011 prévoit ainsi une augmentation de 25 % des dépenses publiques, avec plus de 1657 milliards de dinars, soit 23,8 milliards de dollars supplémentaires. Pour le pouvoir algérien, la paix sociale n’a pas de prix.
La dépense de fonctionnement grimpe de 857 mds DA (8,57 mds EUR). Une partie de la dépense (178 milliards) financerons des subventions supplémentaires aux denrées de base (blé, lait, huile, sucre) portant le total de l'enveloppe affectée à ce secteur à 271 milliards en 2011
Ces dépenses englobent également  l'augmentation des salaires avec l'application de nouveaux statuts de la fonction publique et l'ouverture de nouveaux postes budgétaires, dont 400 milliards de dinars pour les régimes indemnitaires des fonctionnaires.
Avec une augmentation de 797 mds DA (7,97 mds EUR), les dépenses d'équipement pour le logement creusent davantage le déficit budgétaire.
Le déficit sera « théoriquement »  couvert sans le recours au Fonds de régulation des recettes (FRR), a assuré Karim Djoudi.
Selon la LFC 2011, le budget du fonctionnement passera de 3.434 milliards DA (34,3 mds   EUR) dans la loi initiale à 4.291 milliards DA (42,9 mds EUR), soit une hausse de 24,95%
Celui de l'équipement, de 3.184 milliards DA (30,1 mds EUR), augmentera à 3.981 milliards DA (39,8 mds EUR), l’équivalent d’une augmentation substantielle de 25,04%.
Les autorités algériennes, aidé opportunément par l’envolée des cours du pétrole, disposent d’un impressionnant matelas financier qui permet de dépenser sans compter. L' Algérie dispose aujourd’hui d’une réserve de change estimée à 155 milliards de dollars.
« Nous avons établi la LFC 2011 sur la base d'un baril de brut à 37 dollars alors que, sur les quatre premiers mois de l'année, nous sommes sur une moyenne de 111 dollars le baril, cette différence ira dans le FRR », a précisé le ministre.
Confronté à une très forte contestation sociale depuis janvier 2011, le pouvoir algérien a lâché du lest, en concédant de substantielles augmentations salariales avec souvent des effets rétroactifs s’étalant sur plusieurs mois pour différents secteurs de la fonction publique.
Avec AFP


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