mercredi 15 juin 2011

Le Pakistan arrête des informateurs qui ont aidé la CIA à traquer Ben Laden

Des Pakistanais se réunissent devant la résidence d'Oussama Ben Laden, à Abbottabad, le 3 mai au lendemain de sa mort.
L'armée pakistanaise a arrêté cinq informateurs qui auraient aidé la CIA à traquer Oussama ben Laden, tué le 2 mai dernier par un commando des forces spéciales américaines au nord d'Islamabad, rapporte mercredi 15 juin le New York Times.
Selon le quotidien, l'un d'entre eux serait un commandant de l'armée pakistanaise. Il aurait relevé les plaques minéralogiques des voitures se rendant dans la propriété où vivait le fondateur d'Al-Qaida, à Abbottabad. Le quotidien, qui cite des responsables américains, précise que le sort de ces cinq informateurs demeure inconnu. Leon Panetta, directeur de l'Agence centrale de renseignement américain en passe de devenir secrétaire d'Etat à la Défense, aurait évoqué la question lors d'un déplacement, la semaine précédente, lors d'un voyage à Islamabad.

TROIS SUR UNE ÉCHELLE D'UN À DIX
Dans les cercles politiques de Washington, poursuit le journal, l'arrestation de ces cinq informateurs est vue comme un signe supplémentaire du fossé grandissant entre les autorités américaines et pakistanaises dans la lutte contre le terrorisme.
Ainsi, la semaine dernière, lors d'une audition à huis clos devant la commission sénatoriale du renseignement, Michael Morell, directeur adjoint de la CIA, aurait mis la note de trois sur une échelle d'un à dix à la coopération du Pakistan en matière d'antiterrorisme. Depuis le raid des commandos américains sur la résidence d'Oussama Ben Laden, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a exhorté Islamabad à entreprendre des actions fortes contre les talibans.
Le premier ministre pakistanais, Youssouf Raza Gilani, a chargé une commission indépendante d'enquêter sur l'opération au cours de laquelle le chef d'Al-Qaida a été tué. La commission comptera cinq membres et sera présidée par le juge Javed Iqbal, un haut magistrat de la Cour suprême du Pakistan. Le Parlement pakistanais avait réclamé au gouvernement, le 14 mai dernier, la constitution d'une telle instance et lui avait demandé d'envisager "les mesures nécessaires pour s'assurer qu'un tel incident ne se reproduise plus".
Dans une résolution très ferme, les parlementaires avaient également réclamé l'arrêt des attaques de drones menées par la CIA dans le pays contre Al-Qaida. Faute de quoi, ils menaçaient de stopper la coopération logistique du Pakistan dans l'approvisionnement des troupes américaines déployées en Afghanistan.

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