Au cours de son mandat, l'Administration du président démocrate a attribué de nombreux postes aux personnes qui ont financé sa course à la présidentielle, révèle l'enquête d'un centre de journalisme d'investigation de Washington.
Durant sa campagne pour la présidentielle, Barack Obama avait promis un changement des pratiques du pouvoir à Washington. Depuis qu'il est arrivé à la Maison-Blanche, le nouveau président a néanmoins perpétué une pratique ambiguë, consistant à placer nombre des généreux donateurs de sa campagne à des postes de son Administration, révèle une étude du Center for public integrity (CPI), un centre de journalisme d'investigation indépendant à Washington.
En tout, Barack Obama aura levé presque 750 millions de dollars pour financer sa course à la Maison-Blanche. Ce qui fait de l'élection de 2008 la présidentielle plus chère de l'histoire américaine. Et ce qui représente une liste de 556 «collecteurs» - en anglais «bundlers», des donateurs également chargés de récolter les fonds nécessaires à la campagne -. Coïncidence troublante, trois ans plus tard, un tiers d'entre eux - ou de leurs conjoints - travaille ou a travaillé pour l'Administration Obama, montre l'enquête du CPI. Encore plus significatif, presque 80% des très gros «collecteurs» - ceux qui ont rapporté plus de 500.000 dollars - ont obtenu par la suite des «postes clés de l'Administration».
Donald H.Gips est l'un des exemples les plus probants de ces promotions post-électorales. Ce dirigeant de Level 3 Communications, une entreprise spécialisée dans le haut débit, a récolté plus de 500.000 dollars pour la campagne du candidat démocrate. Après l'élection de ce dernier, il intègre son équipe, en charge du recrutement de collaborateurs pour la Maison-Blanche. Plus tard, son entreprise reçoit par ailleurs 13,8 millions de dollars de la part du gouvernement, sous forme de contrats. En juillet 2009, Donald Gips finit par être nommé ambassadeur des États-Unis en Afrique du Sud.
La Maison-Blanche nie que les nominations recensées par le CPI récompensent les donateurs les plus généreux. «Les personnes qui ont été placées à ces postes l'ont été pour leurs compétences», affirme le porte-parole Jay Carney. Et d'ajouter : «Il se trouve que certains d'entre eux ont été des donateurs… Etre un soutien ne vous qualifie pas d'office pour un poste mais cela ne vous disqualifie pas non plus». Une défense qui rappelle celle de l'Administration Bush, lorsqu'elle avait essuyé les mêmes critiques en 2001.
Dans les deux cas, rien d'illégal n'a été mis au jour dans ces nominations. «Clairement, si quelqu'un lève un million de dollars pour votre campagne, vous avez tendance à lui répondre au téléphone», relève un des donateurs d'Obama, Michael Caplin. Reste que dès le discours annonçant sa candidature le 10 février 2007, le candidat démocrate avait fustigé «les lobbyistes et les intérêts particuliers» qui régnaient selon lui à Wahington. «Ils signent les chèques et vous êtes coincés avec les factures (…), ils pensent que le gouvernement leur appartient», poursuivait-il avant de lancer: «Le temps de cette politique est terminé». Mais alors que les forces commencent à s'organiser en vue de l'élection présidentielle de 2012, force est de constater que, sur la question des donateurs, la confusion des genres n'a pas été levée depuis 2008.
En tout, Barack Obama aura levé presque 750 millions de dollars pour financer sa course à la Maison-Blanche. Ce qui fait de l'élection de 2008 la présidentielle plus chère de l'histoire américaine. Et ce qui représente une liste de 556 «collecteurs» - en anglais «bundlers», des donateurs également chargés de récolter les fonds nécessaires à la campagne -. Coïncidence troublante, trois ans plus tard, un tiers d'entre eux - ou de leurs conjoints - travaille ou a travaillé pour l'Administration Obama, montre l'enquête du CPI. Encore plus significatif, presque 80% des très gros «collecteurs» - ceux qui ont rapporté plus de 500.000 dollars - ont obtenu par la suite des «postes clés de l'Administration».
Donald H.Gips est l'un des exemples les plus probants de ces promotions post-électorales. Ce dirigeant de Level 3 Communications, une entreprise spécialisée dans le haut débit, a récolté plus de 500.000 dollars pour la campagne du candidat démocrate. Après l'élection de ce dernier, il intègre son équipe, en charge du recrutement de collaborateurs pour la Maison-Blanche. Plus tard, son entreprise reçoit par ailleurs 13,8 millions de dollars de la part du gouvernement, sous forme de contrats. En juillet 2009, Donald Gips finit par être nommé ambassadeur des États-Unis en Afrique du Sud.
«Etre un soutien ne vous disqualifie pas» pour un poste
Les postes d'ambassadeurs sont l'un des points de chute les plus prisés des «collecteurs» de la campagne d'Obama. Ainsi 24 d'entre eux - dont 14 avaient récolté au moins un demi million de dollars - ont été placés à l'étranger. Cette pratique n'est pas propre à cette Administration, relève l'American foreign service association (AFSA), une organisation qui veille notamment à l'éthique des Affaires étrangères américaines. Mais Obama en a usé un peu plus que les trois précédents locataires de la Maison-Blanche (Bush fils, Clinton et Bush père), précise l'AFSA.La Maison-Blanche nie que les nominations recensées par le CPI récompensent les donateurs les plus généreux. «Les personnes qui ont été placées à ces postes l'ont été pour leurs compétences», affirme le porte-parole Jay Carney. Et d'ajouter : «Il se trouve que certains d'entre eux ont été des donateurs… Etre un soutien ne vous qualifie pas d'office pour un poste mais cela ne vous disqualifie pas non plus». Une défense qui rappelle celle de l'Administration Bush, lorsqu'elle avait essuyé les mêmes critiques en 2001.
Dans les deux cas, rien d'illégal n'a été mis au jour dans ces nominations. «Clairement, si quelqu'un lève un million de dollars pour votre campagne, vous avez tendance à lui répondre au téléphone», relève un des donateurs d'Obama, Michael Caplin. Reste que dès le discours annonçant sa candidature le 10 février 2007, le candidat démocrate avait fustigé «les lobbyistes et les intérêts particuliers» qui régnaient selon lui à Wahington. «Ils signent les chèques et vous êtes coincés avec les factures (…), ils pensent que le gouvernement leur appartient», poursuivait-il avant de lancer: «Le temps de cette politique est terminé». Mais alors que les forces commencent à s'organiser en vue de l'élection présidentielle de 2012, force est de constater que, sur la question des donateurs, la confusion des genres n'a pas été levée depuis 2008.
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