jeudi 9 juin 2011

Maroc – Un an de prison ferme pour le journaliste Rachid Nini

NiniLes autorités marocaines qui font preuve d’un raidissement autoritaire à l’égard du Mouvement du 20 février ont décidé également d’envoyer un message de "fermeté" à la presse. Notre confrère, Rachid Nini, directeur du journal Al Massae vient d’écoper d’une peine d’un an de prison ferme. Il avait "osé" demander que la DST soit sous contrôle du parlement.
Le directeur du journal marocain en langue arabe Al Massa, Rachid Nini, a été condamné jeudi à Casablanca à un an de prison ferme par le tribunal de Ain Sebaa. Il a été également condamné à une amende de 1.000 dirhams (environ 90 euros).
En détention depuis le 28 avril dernier, Rachid Nini, est poursuivi pour "désinformation" contre des membres des services de sécurité marocains, atteinte à des corps constitués" et "atteintes à des personnalités publiques". Dans sa chronique quotidienne ''Chouf Tchouf'', Nini avait dénoncé des membres des services de sécurité et accusé de hautes personnalités de violer la loi, principalement dans le cadre de la lutte antiterroriste. Il était poursuivi en vertu d’articles du Code pénal et non du code la presse, ce qui a été dénoncé par "la commission nationale de solidarité avec Rachid Nini". Selon cette commission, ''les conditions d'un jugement équitable faisaient défaut dans cette affaire". Le seul tort de Rachid Nini est d’avoir « osé » publier des articles critiquant la  Direction de la surveillance du territoire (DST, les renseignements marocains) et appelait à ce qu'elle soit contrôlée notamment par le Parlement. L’un des avocats du journaliste, Me khalid Sefiani a rejeté un verdict qui est « atteinte à la liberté d'expression ». « Nous regrettons que la justice ait écarté l'application du code de la presse à la faveur du code pénal. Nous allons faire appel de cette décision de justice", a-t-il déclaré.

Mise en cause de Fouad EL Himma

Le Parquet avait également demandé que Rachid Nini soit interdit d'exercer le journalisme au Maroc, chose qui n’a pas été retenue dans le verdict. Après le prononcé du verdict, plusieurs avocats et partisans de M. Nini ont dénoncé la décision du juge. Le tribunal de première instance de Casablanca avait plusieurs fois refusé la libération provisoire du directeur d'Al Massae, un des plus importants tirages de la presse marocaine. M. Nini est notamment accusé d'avoir "méprisé des décisions de justice" et dénoncé des "crimes qui n'ont pas eu lieu", selon l'accusation. L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières a également condamné le placement en garde à vue de M. Nini et demandé sa "libération immédiate". Des journalistes d'Al Massae, cités par Reporters sans frontière, affirment que Rachid Nini a dénoncé la "corruption" et "mis en cause Ali Fouad el Himma", un proche du roi et "publié des informations" sur un responsable de la Sécurité.  Le quotidien Al Massae publie 113.400 exemplaires par jour, selon l'Organisme de justification de la diffusion (OJD, Maroc).

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