mercredi 1 juin 2011

Réouverture des frontières et mercenaires algériens en Libye--------- Rabat répond à Ouyahia

La détente dans les relations algéro‑marocaines a fait long feu. Le Maroc a répondu officiellement ce mercredi 31 mai aux déclarations du premier ministre algérien Ahmed Ouyahia sur les tentatives marocaines d’impliquer l’Algérie dans l’envoi de mercenaires et d’armes en Libye. « Le Royaume du Maroc ne peut que regretter, une fois de plus, le recours à des arguments ou à des préalables injustifiés, et à chaque fois d’un type nouveau, pour maintenir le statu quo, faire reculer l’échéance de la réouverture des frontières », a déclaré le ministère des affaires étrangères marocain dans un communiqué.  
Dimanche, Ahmed Ouyahia avait déclaré que « l’ouverture de la frontière terrestre entre les deux pays n’était pas à l’ordre du jour ». Le premier ministre algérien a accusé Rabat de chercher à impliquer Alger dans le conflit libyen .
 
Les déclarations de M. Ouyahia ont eu l’effet d’une douche froide au Maroc. Celui‑ci s’attendait plutôt à des annonces positives de la part de l’Algérie, notamment sur la réouverture de la frontière terrestre fermée depuis 1994. La presse marocaine a longuement spéculé et même donné des dates sur la réouverture de cette frontière dont la fermeture prive le Maroc oriental de l’afflux de touristes algériens. Du coup, Rabat affiche son mécontentement et accuse Alger d’entraver la circulation des personnes au Maghreb.
 
 
Aucun responsable marocain n’a parlé de mercenaires algériens en Libye
 
Le refus d’Alger de rouvrir la frontière terrestre perpétue « une situation singulière et exceptionnelle dans le monde et qui constitue une entrave sérieuse au droit à la libre circulation des populations des deux pays », a encore regretté le ministère des affaires étrangères. Éludant les raisons réelles du refus de l’Algérie de rouvrir la frontière terrestre entre les deux pays, Rabat rappelle qu’« aucun responsable marocain n’a évoqué le rôle de l’Algérie dans la facilitation du recrutement ou du passage des mercenaires vers la Libye », selon le communiqué.
 
Mais Rabat ne condamne pas les accusations  de l’opposition libyenne qui a reproché à l’Algérie d’avoir aidé militairement le régime de Kadhafi.  Il garde le silence au moment où la presse officielle marocaine multiplie les attaques contre l’Algérie. « En effet, même si de nombreux membres de l’opposition libyenne et des médias internationaux ont largement évoqué la responsabilité algérienne, les officiels marocains se sont abstenus d’aborder ou d’exploiter ce sujet, de quelque manière que ce soit », a ajouté le communiqué.
 
Rabat défend l’agence MAP qui « s’est contentée », selon le communiqué, « de rapporter les différentes déclarations, positions et analyses relatives à cette question ». Cette couverture de l’agence MAP a fini toutefois par irriter Alger, à la veille du match Maroc‑Algérie comptant pour les éliminatoires à la CAN 2012, le 4 juin à Marrakech. Le Maroc affirme qu’il « demeure engagé, avec force et sincérité, sur la voie d’une véritable normalisation des relations bilatérales, au bénéfice des deux peuples frères, porteurs et acteurs d’une relation bilatérale forte et dense ».

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