vendredi 3 juin 2011

Yémen : Confusion au sujet de l'état de santé du président Saleh

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh (archives)Des sources officielles démentent que le président yéménite Ali Abdallah Saleh a été blessé par des tirs qui ont atteint le palais présidentiel, vendredi, à Sanaa.
« Le président va bien et il s'adressera à la population dans une heure. Il y a quelques blessés légers parmi les responsables », a déclaré à Reuters le vice ministre de l'Informatoin, Abdu al-Janadi.
Un haut responsable du Congrès populaire général (CPG, le parti au pouvoir) affirme pour sa part à l'Agence France-Presse que le président Saleh « a été légèrement touché à l'arrière de la tête ».
Dans un courrier électronique envoyé à l'agence française, le ministère de la Défense soutient que le président se porte bien et qu'il devrait, selon « une source de la présidence de la république », « prononcer un discours dans les prochaines heures ».
Selon le réseau de télévision Al-Arabiya, le gouvernement impute l'attaque contre le palais présidentiel aux miliciens du cheik Sadeq al-Ahmar qui combattent les forces pro-Saleh à Sanaa depuis le 23 mai.

Saleh déclaré mort par l'opposition
Plus tôt dans la journée, Al-Arabiya et des sources des services de sécurité cités par l'AFP ont affirmé que le président Saleh et son premier ministre Ali Mohamed Moujawar ont été blessés par des tirs sur le palais présidentiel à Sanaa.
La télévision de l'opposition, Suhail, a soutenu pour sa part que le chef de l'État a été tué.
Selon Al-Arabiya, le président du Parlement a été blessé et se trouve dans un état critique. Le réseau rapporte aussi quatre morts parmi les membres de la garde présidentielle.
Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG) demande aux parties de cesser les combats. La situation actuelle, dit-il, est « regrettable » et ne « profite à personne ».
Un soldat fidèle au général Ali Mohsen, rallié à l'opposition, surveille les manifestants qui défilent dans les rues de Sanaa vendredi.
Photo: AFP/Ahmad Garabli
Un soldat fidèle au général Ali Mohsen, rallié à l'opposition, surveille les manifestants qui défilent dans les rues de Sanaa vendredi.
Un conflit en cours depuis quatre mois
Depuis la fin janvier, le président Saleh est contesté par un mouvement populaire d'envergure inspiré des révolutions tunisienne et égyptienne.
Un accord de sortie a été préparé par le CCG, mais le président Saleh a refusé de le signer à plusieurs reprises.
La rébellion, initialement pacifique, s'est transformée en conflit armé le 23 mai, lorsque des miliciens de la confédération tribale des Hached, ralliés à l'opposition, ont pris les armes sous la direction du cheikh Sadek al-Ahmar.
Les combats qui les opposent à l'armée et la Garde républicaine ont fait plusieurs dizaines de blessés depuis à Sanaa, et plus particulièrement dans le quartier d'Al-Hassaba.
Des affrontements violents ont aussi eu lieu cette semaine à Taïz, à 270 kilomètres au sud de Sanaa. Taïz a été l'une des premières villes à se soulever contre le président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans.
Lundi, les forces pro-Saleh ont notamment ouvert le feu sur des manifestants qui participaient à sit-in contre le président Saleh depuis quatre mois. L'ONU estime que cette attaque pourrait avoir fait 50 morts.
Le Yémen, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, vit de graves tensions politiques depuis plusieurs années. Le gouvernement fait face à une rébellion chiite dans le nord du pays et à un mouvement séparatiste dans le sud.
La présence d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) constitue également un problème, non seulement pour les autorités yéménites, mais aussi pour les États-Unis, qui se sont longtemps appuyés sur le président Saleh pour combattre l'organisation.
Les États-Unis réclament maintenant le départ immédiat du président Saleh.

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