lundi 3 décembre 2012

Fin du monde: comment nous allons tous mourir

La fin du monde en 2012? C’est peu probable. Un jour, pourtant, l’humanité finira par disparaître. Comment? Voici quatre possibilités.

Astéroïde

"La fin du monde"Comment? Des objets célestes s’écrasent très souvent sur la Terre. Mais, généralement, ils se volatilisent au niveau de l’atmosphère. De temps à autre, un objet de grande taille traverse l’atmosphère et heurte violemment la planète. Le dernier impact date de 1908: c’est l’événement de Toungouska, qui a pulvérisé 3.250 kilomètres carrés de forêt en Sibérie centrale à la suite d’une explosion presque 1.000 fois plus puissante que la bombe d’Hiroshima.
(lire aussi- http://www.slate.fr/story/12879/la-nasa-repond-aux-rumeurs-sur-la-fin-du-monde-en-2012;
 http://www.slate.fr/monde/65683/russie-gouvernement-population-fin-du-monde)
L’objet en question, d’un diamètre probable de quelques dizaines de mètres seulement, aurait pu balayer une importante zone urbaine!
Le véritable danger pourrait venir d’un objet de plus d’un kilomètre de diamètre, car il risquerait de soulever une quantité suffisante de sédiments pour causer de graves dégâts écologiques et détruire les cultures vivrières dans le monde entier. Un rocher équivalent à l’objet de 15 kilomètres de diamètre, dont on pense qu’il a tué les dinosaures il y a 65 millions d’années, nous anéantirait vraisemblablement de la même façon.
Quelles chances? Un autre objet immense finira par frapper la Terre, mais il est presque certain que cela ne se produira pas de notre vivant. Un objet capable de décimer une partie substantielle de la population mondiale ne percute la Terre qu’environ deux fois tous les millions d’années. Aucun des objets détectés par la NASA (programme de surveillance des objets à proximité de la Terre) n’a une forte probabilité de toucher la Terre – même si l’un d’entre eux, baptisé 1950 DA, devrait nous frôler en 2880.
Etant donné les efforts plutôt timides en ce qui concerne l’identification des objets proches de la Terre, on n’est pas assuré d’être prévenu comme il se doit avant un éventuel impact d’objet céleste. Le 6 novembre, un astéroïde de sept mètres de diamètre est passé à seulement 14.000 kilomètres de la surface terrestre. Et ce n’est que 15 heures avant son passage si proche de nous qu’il a été repéré par la NASA!

Catastrophe climatique

Comment? Selon le scénario le plus pessimiste envisagé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la température moyenne de la surface terrestre pourrait augmenter de pas moins de 4 à 5 ° Celsius d’ici la fin de ce siècle. (De nombreux scientifiques considèrent cette estimation comme trop optimiste.) Conformément aux calculs du GIEC, le niveau des mers augmenterait de 50 centimètres et les régions côtières – y compris de nombreuses métropoles – seraient submergées.
Dans le même temps, près d’un tiers de la planète se désertifierait et plus de la moitié de la terre serait en proie à des sécheresses. La salure des nappes phréatiques ne ferait qu’aggraver la situation. Le GIEC estime que, même dans le cas d’une hausse de la température de 3,5 degrés Celsius, entre 40 et 70 % des espèces vivantes risqueraient l’extinction. Par ailleurs, si de tels effets venaient effectivement à se produire, le risque de conflits géopolitiques découlant d’une diminution des ressources a de quoi interpeller.
Quelles chances? Une étude récente de l’Institut de technologie du Massachusetts révèle que les tendances actuelles en matière de rejet de gaz carbonique confirment le scénario le plus pessimiste du GIEC. Et elles pourraient même avoir des conséquences plus graves! Les niveaux de dioxyde de carbone dans le monde se situent actuellement à 380 parties par million (ppm), contre 280 ppm avant la révolution industrielle. La plupart des scientifiques pensent que les effets catastrophiques commenceront à se faire ressentir une fois que ces niveaux dépasseront 450 ppm. Si on atteint entre 800 et 1.000 parties par million, conformément aux scénarios les plus pessimistes, on ignore totalement ce qui pourrait arriver.
Alors que des recherches récentes de l’Administration océanique et atmosphérique nationale laissent entendre que de nombreux effets du changement climatique sont déjà irréversibles, on peut encore se prémunir contre le pire, à savoir l’extinction éventuelle de civilisations… En réduisant radicalement nos émissions de CO2.

Guerre nucléaire

Comment? Il existe aujourd’hui plus de 23.000 armes nucléaires dans le monde, dont 8.000 sont opérationnelles et 2.000 peuvent l’être rapidement. Si l’apocalypse nucléaire est depuis longtemps un sujet très vendeur pour l’industrie du livre ou du film, le scénario de Docteur Folamour est en fait assez peu probable. Même en 1977, au plus fort de la Guerre froide et en tenant compte de l’existence d’un important arsenal nucléaire, le département américain de la Défense avait prévu un maximum de 265 millions de victimes en cas de guerre nucléaire totale entre l’Amérique et l’URSS. A n’en pas douter, un tel bilan eût été suffisant pour détruire les deux pays et leur enlever leur statut de superpuissance. Mais ce n’aurait pas été la fin du monde telle qu’on l’entend. Depuis la Guerre froide, les stocks d’armes nucléaires ont considérablement baissé. Le nombre des victimes d’une hypothétique guerre nucléaire serait donc vraisemblablement inférieur aujourd’hui.
Cependant, dans les années 80, les scientifiques ont élaboré des modèles selon lesquels la poussière et la fumée causée par une guerre nucléaire à l’initiative d’une superpuissance engendreraient des modifications sans précédent au niveau des températures et des précipitations. Un «hiver nucléaire» en quelque sorte. Dans une étude réalisée en 1986, l’écologiste de l’Université de Cornell (Etat de New York) Mark Harwell prévoyait que l’agriculture mondiale serait complètement anéantie pendant un an, ce qui entraînerait une famine décimant la majeure partie de l’humanité. En 2007, selon les conclusions d’une étude menée par des écologistes de l’Université de Rutgers (New Jersey), compte tenu des stocks actuels d’armes nucléaires dans le monde, ce risque existe encore.
Quelles chances? En 1947, dans le Bulletin des scientifiques atomistes (BSA), des chercheurs de l’Université de Chicago ont créé la fameuse «Horloge de l’apocalypse» pour représenter le temps qu’il reste à l’humanité avant de subir une «catastrophe apocalyptique». Les aiguilles de cette horloge sont passées très près de la catastrophe (matérialisée par minuit). En 1953, avec les premiers tests des Russes sur la bombe H (à hydrogène), elle a indiqué minuit moins deux!
A l’issue de la Guerre froide, on a fait reculer la «grande aiguille» de 17 minutes, mais elle se rapproche constamment de minuit depuis. Car, d’une part des Etats voyous comme la Corée du Nord mettent au point des armes nucléaires et, d’autre part, il existe des tensions entre l’Inde et le Pakistan, deux pays nucléarisés. L’horloge de la fin du monde affiche maintenant minuit moins cinq.
Malgré cela, la probabilité d’une guerre nucléaire totale entre deux superpuissances est bien plus faible qu’elle ne l’était autrefois. La théorie de l’hiver nucléaire demeure elle aussi controversée: des scientifiques affirment que les effets prédits sont exagérés.

Epidémie

Comment? A travers l’histoire, les épidémies ont mis à genoux des civilisations. Au Moyen-Âge, la peste noire a tué plus de la moitié de la population européenne. En 1918, une pandémie de grippe a tué environ 50 millions de personnes, soit près de 3 % de la population mondiale. (C’est bien plus que le nombre de victimes de la Première Guerre mondiale, qui venait à peine de se terminer). Du fait de la mondialisation, les maladies se propagent de plus en plus vite, comme en témoigne l’épidémie de grippe A (H1N1), encore en progression.
Une épidémie du virus Ebola – qui a entraîné à un taux de mortalité de 90 % lorsqu’il s’était propagé dans les régions rurales de l’Afrique – ou une mutation du virus grippal à l’échelle planétaire, contre lequel les médicaments seraient impuissants, pourraient avoir un impact dévastateur, allant jusqu’à compromettre l’existence de certaines civilisations.
Quelles chances? Depuis 1918, on a beaucoup progressé dans le traitement des maladies mortelles. S’agissant de l’apparition de nouvelles maladies, comme la grippe «porcine», les techniques modernes d’élevage industriel sont mises en cause. Par ailleurs, la croissance démographique mondiale est en hausse, et les hommes vont s’installer dans des régions qui étaient inhabitées auparavant. Le risque de voir apparaître de nouveaux agents pathogènes est donc supérieur. Aussi, depuis les années 1970, plus de 40 virus sont nés, dont le virus Ebola et le VIH. Enfin, les essais d’armes biologiques viennent encore accroître ce risque.

Cause inconnue




Comment? Les théories sur l’extinction de l’humanité, sur la fin du monde, telle qu’on la conçoit, sont légion. Certaines envisagent des catastrophes naturelles: des supervolcans entrant en éruption, comme dans le Parc national de Yellowstone, qui risquent d’altérer gravement le climat, ou des rayons gamma émanant d’étoiles qui provoqueraient une radiation dangereuse dans l’atmosphère terrestre. D’autres théories sont directement liées à l’homme: par exemple une crise alimentaire résultant de la surpopulation de la planète ou le développement accidentel de nouvelles technologies destructrices.
Quelles chances? Tôt ou tard, le monde disparaîtra. Dans entre 5 et 8 milliards d’années, nous disent les astronomes, le Soleil aura transformé la totalité de l’hydrogène qui le compose en hélium et se gonflera pour devenir cent fois plus gros qu’aujourd’hui. Alors, il ne chauffera plus la Terre, il la brûlera! Même si notre planète n’est pas totalement détruite, son atmosphère et ses océans ne résisteront pas à la chaleur solaire…
Mais sur cette immense échelle temporelle, la durée d’existence des êtres humains est minime – environ 200.000 ans. Et, en fin de compte, les chances que nous soyons là au moment de la fin du monde sont plutôt minces.
Joshua Keating
.slate.fr

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