lundi 24 juin 2013

Succession au Qatar: l'émirat va achever sa transformation financière

succession Qatar
cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani et  le prince Cheikh Tamim.

 Le HuffPost  |  Par Grégory Raymond

QATAR - C'est la révolution de palais attendue par tout le monde arabe, mais aussi les financiers. L'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani doit prononcer mardi matin un discours très attendu, a annoncé un responsable qatari. Il devrait annoncer son intention de céder le pouvoir à son fils, le prince Cheikh Tamim. L'émir aurait d'ores et déjà informé la famille régnante de sa décision de lui remettre le pouvoir, selon la chaîne Al-Jazeera (chaîne de télévision propriété du Qatar...).

L'émir de ce petit Etat du Golfe, qui joue depuis des années un rôle prépondérant sur la scène diplomatique arabe et internationale, doit soit abdiquer en faveur de son fils, soit le nommer Premier ministre, selon des sources concordantes.
Des responsables qataris et des diplomates avaient indiqué mi-juin que l'émir se préparait à transférer à son fils le pouvoir dans ce richissime Etat gazier. L'émir, né en 1952, arrivé au pouvoir en 1995 par une révolution de palais, est l'artisan du Qatar moderne et a fait de cet Etat un acteur incontournable sur la scène internationale.
Remaniement ministériel à venir
Né en 1980, cheikh Tamim, deuxième fils de l'émir et de cheikha Moza, sa deuxième épouse, est le commandant en chef adjoint des forces armées et préside le comité olympique. "L'émir est convaincu qu'il doit encourager la nouvelle génération. Il compte transférer le pouvoir au prince héritier, cheikh Tamim, et effectuer un remaniement ministériel pour nommer un grand nombre de jeunes au conseil des ministres", avait indiqué un responsable qatari qui a requis l'anonymat.
"L'émir pourrait prendre du champ, c'est-à-dire pas forcément se retirer complètement mais jouer un rôle plus honoraire, de telle manière que son fils puisse assumer davantage de responsabilités et donc devenir l'homme en charge" du pays, a indiqué de son côté une source diplomatique française.
Un responsable qatari qui a requis l'anonymat a exclu que son rôle soit terminé, estimant que l'émir "demeurera influent du moins en coulisses et dans le dossier des investissements du Qatar à l'étranger". Mais le fiston a déjà le pied à l'étrier financier depuis un certain temps, avec un sacré pactole sous sa coupe.
Le peuple le plus riche du monde, qui investit à tout-va
En 2010, le Qatar est devenu le pays le plus riche au monde en termes de PIB par habitant, grâce à de phénoménales réserves de gaz et de pétrole. Pour ne pas dépendre uniquement de ces ressources, l'émir a lancé en 2005 la Qatar Investment Authority (QIA) (dont les avoirs sont estimés à 150 milliards de dollars) pour "renforcer l'économie du pays en se diversifiant dans de nouvelles classes d'actifs". Ce fonds d'investissement est présidé par le prince héritier depuis 2003, les flux ne devraient donc pas changer de cible.
L'émirat a investi depuis 5 ans en France quelque 12 milliards d'euros et prévoit d'y engager 10 milliards supplémentaires dans les années à venir, selon l'ambassadeur du Qatar en France Mohamed Jaham al Kuwari. La France est le 4ème partenaire économique européen du Qatar derrière le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie.
Ces investissements très importants notamment dans l'immobilier de prestige, l'hôtellerie de luxe et de grands clubs sportifs, sont régulièrement sujets à polémique, surtout lorsqu'ils concernent des joyaux ou des symboles nationaux français comme le club de football parisien PSG, devenu propriété du Qatar en 2011, des palaces parisiens ou de grands magasins comme le Printemps.
















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