Les images ont été tournées à Idlib en Syrie en avril dernier. Une petite dizaine de rebelles tiennent en joue sept prisonniers, des soldats de Bachar el-Assad, torse nus et disposés face contre terre devant eux. Cinq d’entre eux ont le dos parcouru de traces de violences.
L’homme apparemment aux commandes récite des vers révolutionnaires appelant à la revanche. Dès la fin de son discours, il tire une balle dans la tête du premier prisonnier, bientôt imité par ses hommes. Les corps sont ensuite jetés dans un puits. Un jeune combattant regarde la caméra et sourit.
Le New York Times, qui s’est procuré la vidéo, n’a laissé que le son au moment des coups de feu, et écrit:
«Cette scène, documentée dans une vidéo sortie de Syrie il y a quelques jours par d’anciens rebelles dégoûtés par les tueries, offre un sinistre aperçu de la manière dont beaucoup de rebelles ont adopté les mêmes tactiques brutales et sans pitié que le régime qu’ils essayent de renverser.»
Elle rappelle d’autres images sorties de Syrie, comme cette vidéo relayée par France 3 au début du mois d'août sur laquelle on peut voir quatre miliciens du régime se faire exécuter après avoir subi des violences. Ou encore la vidéo de Khalid al Hamad, le rebelle syrien qui s'est filmé en train de manger le cœur d'un soldat d'el-Assad.
Les preuves montrant un «environnement de plus en plus criminel peuplé de gangs, de kidnappeurs et de tueurs» s’accumulent depuis plusieurs semaines, écrit le New York Times:
«Dans une bonne partie de la Syrie, là où les rebelles soutenus par l’occident habitent et se battent, les zones hors de contrôle du gouvernement sont devenues des paysages de guérilla et de criminalité complexes.»
Exemple de la complexité de la situation, des islamistes du Nord-Caucase engagés dans la rébellion «ont annoncé dans une vidéo diffusée sur internet avoir fait scission du groupe djihadiste "Etat islamique d'Irak et du Levant" (EIIL), lié à Al Qaïda», rapportait Reuters mercredi 4 septembre.
Les estimations quant à la proportion d’extrémistes violents dans l’opposition, dont certains se sont ouvertement alliés à al-Qaida, varient entre 15% et 50%. Quoiqu’il en soit, le risque qu’une intervention armée renforce des islamistes et des criminels est réel.
Slate.fr
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