À moins de 12 heures de l'échéance, le dirigeant de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid a confirmé qu'il avait conclu un compromis avec le chef du groupe républicain, Mitch McConnell.
M. Reid a salué un «accord historique, consensuel pour rouvrir l'État et éviter un défaut sur les factures de la nation». «Le compromis que nous avons conclu donnera à notre économie la stabilité dont elle a désespérément besoin», a-t-il dit.
Selon Mitch McConnell, le vote du Sénat pourrait avoir lieu dès mercredi.
L'accord relèverait le plafond de la dette jusqu'au 7 février et rouvrirait jusqu'au 15 janvier les agences fédérales partiellement fermées depuis le 1er octobre, tout en convoquant une commission pour négocier un budget pour 2014.
Un sprint procédural devrait s'enclencher mercredi, la Chambre des représentants étant censée adopter tout texte de loi dans les mêmes termes avant promulgation par le président Barack Obama.
La coopération entière du président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, et de 100% des sénateurs, y compris les champions du Tea Party Ted Cruz et Mike Lee, sera requise.
Mais M. Cruz a fait savoir qu'il ne bloquerait pas le cheminement du texte. «Il n'y a rien à gagner» dans une motion visant à retarder la tenue des votes, a-t-il dit aux journalistes.
L'entrée dans une zone aussi inédite que dangereuse était promise à partir de mercredi minuit à la première économie mondiale, avec un risque de défaut de paiement à court terme faute de capacité d'emprunt.
Dès avant l'annonce de l'accord au Sénat, les marchés financiers avaient toutefois refusé de croire à ce scénario catastrophe.
Lourde défaite pour Boehner
La Bourse de New York s'envolait à la mi-séance mercredi, tandis que celle de Tokyo a terminé quasi stable. Francfort et Londres ont fini en hausse, en dépit de l'avertissement lancé mardi par l'agence Fitch qui a annoncé qu'elle envisageait d'abaisser la note de la dette souveraine des États-Unis, actuellement la meilleure possible à AAA.
Selon le représentant Charlie Dent, John Boehner ne devrait pas opposer de résistance et acceptera de soumettre au vote de la Chambre tout compromis sénatorial, malgré l'opposition d'une partie de sa majorité. Il devra alors s'appuyer partiellement sur des voix démocrates.
«Je suis absolument certain que le président de la Chambre fera tout ce qu'il faut pour préserver la note de crédit des États-Unis d'Amérique», a déclaré mercredi le républicain Scott Rigell.
M. Boehner, pris en tenaille entre sa volonté affichée de ne pas laisser un défaut de paiement se produire et la pression du Tea Party hostile au compromis, a jusqu'ici refusé d'organiser une consultation sans le soutien de sa majorité. Le dénouement en cours marque une lourde défaite pour la stratégie qu'il a jusqu'ici poursuivie.
Mercredi matin, son porte-parole Michael Steel a affirmé qu'aucune décision n'a été prise sur quand ou comment un possible accord au Sénat pourrait être soumis à un vote à la Chambre».
Faute d'accord sur le budget fédéral pour le nouvel exercice, les agences gouvernementales américaines tournent au ralenti depuis le 1er octobre. Des centaines de milliers de fonctionnaires ont été mis en congés forcés sans solde, paralysant progressivement des pans entiers de l'activité.
En août 2011, lors d'une crise similaire, un accord politique avait déjà été scellé deux jours avant la date-butoir, et adopté définitivement par le Congrès à quelques heures seulement de l'heure limite.
Agence France-Presse
Washington
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