Alors que les dirigeants européens se réunissent pour répondre aux dernières révélations sur la surveillance menée par l'Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), le quotidien britannique The Guardian publie, jeudi 24 octobre, une nouvelle enquête, basée sur des documents obtenus par l'ex-consultant Edward Snowden, et affirmant que la NSA a mis sur écoute le téléphone personnel de 35 "leaders internationaux".
Selon une note confidentielle citée par The Guardian, les agents de la NSA ont obtenu les coordonnées de ces 35 personnalités, qui ne sont pas nommées dans le document, grâce à un réseau de hauts responsables employés notamment à la Maison Blanche, au département d'Etat ou encore au Pentagone, qui ont été"encouragés à partager leurs carnets d'adresses pour que l'agence puisse ajouterces responsables politiques étrangers de premier plan à leur système de surveillance".
Le document, qui date du 27 octobre 2006, a été diffusé à l'ensemble des membres du Signals Intelligence Directorate (SID), le bureau chargé du renseignement d'origine électromagnétique.
La note, intitulée "Les contacts peuvent aider le SID à obtenir des numéros de téléphones dignes d'être ciblés", indique que les informations en question ont été obtenues grâce à la collaboration "d'un responsable américain", qui a fourni"200 numéros de téléphones de 35 leaders internationaux".
Elle précise que ces coordonnées ont "permis d'accéder à des informations qui ont donné d'autres numéros intéressants, qui ont ensuite été sollicités". Le document note en revanche que cette surveillance "n'a apporté que peu de renseignements" à la NSA.
RENCONTRE MERKEL-HOLLANDE À BRUXELLES
Contactée par The Guardian, la Maison Blanche a refusé de commenter ces dernières informations. Jeudi, le porte-parole de l'éxécutif américain, Jay Carney, avait déjà botté en touche après avoir été interrogé sur des informations selon lesquelles le téléphone portable personnel de la chancelière allemande, Angela Merkel, aurait été surveillé par les Etats-Unis.
Plus tôt dans la semaine, nous révélions que la France avait été particulièrement visée par ces surveillances des communications. M. Hollande et Mme Merkel, qui se sont entretenus jeudi à Bruxelles avant un sommet européen qui sera dominé par cette affaire, "ont exprimé le caractère inacceptable de cette situation et la nécessité de sortir de cette période", selon une source diplomatique française contactée par Le Monde.
Le Monde.fr | 24.10.2013
Retrouvez tous les documents publiés par "Le Monde" sur l'espionnage de la NSA
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