Revenons à la «grève des 8 jours», du 28 janvier au 4 février 1957, pour expliquer son objectif. Bien sûr, je ne vais pas aller dans les détails ; comment et par qui a-t-elle été préparée. Toutes ces informations sont consignées dans des rapports circonstanciés que tout le monde peut voir. Néanmoins, il est utile de dire qu'Abane Ramdane, initiateur de la démarche, nous a convaincus, Benkhedda, Dahleb, Ben M'hidi, Krim et moi, des bénéfices à en tirer, une fois l'opération terminée et... réussie. D'ailleurs, je peux, quant à moi, exprimer avec certitude que si cette grève a été préjudiciable, malheureusement, à la ZAA, lors de cette «Bataille d'Alger», elle fut, par contre – et c'est l'essentiel – très bénéfique pour la Révolution algérienne.
En témoigne l'écho positif qui peut se résumer ainsi : la grève des 8 jours, qui a commencé le jour du débat de la question algérienne à l'ONU, a été, entre autres, une sorte de référendum national où le peuple a exprimé sa confiance absolue au FLN et son aile armée l'ALN, sa rupture définitive avec le système colonial, sa mobilisation générale au profit du combat collectif et la démonstration au plan international de sa détermination à poursuivre la lutte pour le recouvrement de son indépendance. Cette grève a été également bénéfique dans la mesure où les délégations présentes à New York ont été informées de la situation prévalant en Algérie dans le but d'un soutien à la délégation du FLN, qui avait pour objectif l'approbation par l'Assemblée générale des Nations unies d'une résolution reconnaissant à l'Algérie son droit à l'indépendance. Cependant, à côté de ces acquis importants pour la Révolution, la Zone autonome d'Alger a fait l'objet de coups sévères en raison d'une répression sauvage de l'armée française visant la population d'Alger, spécialement celle de La Casbah. «L'Opération champagne» a été mise en application par Massu contre les grévistes. L'occasion m'a été donnée de raconter, de nombreuses fois, lors d'interventions médiatiques, cet épisode douloureux qui a mis Alger à sac, indépendamment de l'ouverture de dizaines de camps de concentration et de centres de torture appelés «laboratoires», aussi bien dans le Grand-Alger que dans la périphérie, allant jusqu'à Zéralda ou Maison Blanche (Dar El-Beida). Il va sans dire, également, que pour des raisons stratégiques, l'immobilisme «forcé» que nous avons suscité pendant un certain nombre de jours, pour la réussite de la grève, et qui nous a causé de graves problèmes, n'a pas atténué notre détermination à aller jusqu'au bout de notre lutte. Alors, les objectifs de cette grève, pourrait-on se demander, ont-ils été atteints ? On ne répondra que par l'affirmative, car malgré toutes les peines que le peuple algérien a endurées pendant ces journées de grandes épreuves et la satisfaction qu'il a éprouvée quand, comme un seul homme, il s'est dressé devant la plus coriace puissance que le destin lui a léguée pour mesurer, à leurs justes valeurs, les souffrances des opprimés, il a su marquer cette action de résultats escomptés. Oui, les objectifs ont été atteints même si nous devons dire que 1957 a été une année bien dure pour tout le monde. Et elle l'était bien plus, en tout cas, pour l'historique Zone autonome d'Alger, que pour les autres régions du pays car, pendant cette importante grève, l'immobilisme des réseaux et des militants du FLN, pendant un certain nombre de jours, a facilité la prise de quelques responsables. De même que les arrestations massives, suivies de tortures systématiques, ont permis d'obtenir une banque de renseignements et, par là même d'identifier les principaux dirigeants politico-militaires d'Alger, œuvrant sous la bannière du FLN. Ainsi, Larbi Ben M'hidi a été arrêté le 25 février 1957 et assassiné lâchement. Le 23 mars 1957, le Journal d'Algerfaisait état de cet événement concernant le membre du CCE et du CNRA. C'est dire que nous devions, selon le destin, encaisser des coups durs au cours de la «Bataille d'Alger» et voir la mort de militants valeureux et la disparition de chefs prestigieux.
En témoigne l'écho positif qui peut se résumer ainsi : la grève des 8 jours, qui a commencé le jour du débat de la question algérienne à l'ONU, a été, entre autres, une sorte de référendum national où le peuple a exprimé sa confiance absolue au FLN et son aile armée l'ALN, sa rupture définitive avec le système colonial, sa mobilisation générale au profit du combat collectif et la démonstration au plan international de sa détermination à poursuivre la lutte pour le recouvrement de son indépendance. Cette grève a été également bénéfique dans la mesure où les délégations présentes à New York ont été informées de la situation prévalant en Algérie dans le but d'un soutien à la délégation du FLN, qui avait pour objectif l'approbation par l'Assemblée générale des Nations unies d'une résolution reconnaissant à l'Algérie son droit à l'indépendance. Cependant, à côté de ces acquis importants pour la Révolution, la Zone autonome d'Alger a fait l'objet de coups sévères en raison d'une répression sauvage de l'armée française visant la population d'Alger, spécialement celle de La Casbah. «L'Opération champagne» a été mise en application par Massu contre les grévistes. L'occasion m'a été donnée de raconter, de nombreuses fois, lors d'interventions médiatiques, cet épisode douloureux qui a mis Alger à sac, indépendamment de l'ouverture de dizaines de camps de concentration et de centres de torture appelés «laboratoires», aussi bien dans le Grand-Alger que dans la périphérie, allant jusqu'à Zéralda ou Maison Blanche (Dar El-Beida). Il va sans dire, également, que pour des raisons stratégiques, l'immobilisme «forcé» que nous avons suscité pendant un certain nombre de jours, pour la réussite de la grève, et qui nous a causé de graves problèmes, n'a pas atténué notre détermination à aller jusqu'au bout de notre lutte. Alors, les objectifs de cette grève, pourrait-on se demander, ont-ils été atteints ? On ne répondra que par l'affirmative, car malgré toutes les peines que le peuple algérien a endurées pendant ces journées de grandes épreuves et la satisfaction qu'il a éprouvée quand, comme un seul homme, il s'est dressé devant la plus coriace puissance que le destin lui a léguée pour mesurer, à leurs justes valeurs, les souffrances des opprimés, il a su marquer cette action de résultats escomptés. Oui, les objectifs ont été atteints même si nous devons dire que 1957 a été une année bien dure pour tout le monde. Et elle l'était bien plus, en tout cas, pour l'historique Zone autonome d'Alger, que pour les autres régions du pays car, pendant cette importante grève, l'immobilisme des réseaux et des militants du FLN, pendant un certain nombre de jours, a facilité la prise de quelques responsables. De même que les arrestations massives, suivies de tortures systématiques, ont permis d'obtenir une banque de renseignements et, par là même d'identifier les principaux dirigeants politico-militaires d'Alger, œuvrant sous la bannière du FLN. Ainsi, Larbi Ben M'hidi a été arrêté le 25 février 1957 et assassiné lâchement. Le 23 mars 1957, le Journal d'Algerfaisait état de cet événement concernant le membre du CCE et du CNRA. C'est dire que nous devions, selon le destin, encaisser des coups durs au cours de la «Bataille d'Alger» et voir la mort de militants valeureux et la disparition de chefs prestigieux.
prochain article: L’exil du CCE ou le retrait inattendu des chefs de la Révolution
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