lundi 7 mars 2016

France/ La Légion d'honneur remise au prince héritier d'Arabie saoudite fait polémique


La Légion d'honneur décernée par François Hollande au prince héritier d'Arabie saoudite pour les efforts de son pays "dans la lutte contre le terrorisme et l'extremisme" embarrasse jusqu'au sommet de l'Etat.
Alors que la polémique ne retombe pas, Jean-Marc Ayrault a eu des difficultés, ce lundi matin, à assumer pleinement cette décision.
Interrogé au micro de France Inter, le nouveau locataire du Quai d'Orsay a concédé "comprendre" les réactions négatives suscitées par cette distinction, tout en indiquant que celle-ci relevait d'une "tradition diplomatique" et que la cérémonie "n'avait rien de solennel". "Je pourrais vous en citer plein, des Légions d'honneur qui ont été données...", a-t-il ajouté pour se défendre.

Un dur du régime

La remise de la Légion d'honneur à Mohammed ben Nayef, qui occupe le poste ministre de l'Intérieur et est le neveu du roi Salmane, s'est déroulée vendredi à l'Elysée. Toutefois, la présidence française ne l'a rendue publique que deux jours plus tard, provoquant des commentaires critiques de l'opposition. Florian Phillipot (FN) a ainsi qualifié cet événement de "légion du déshonneur".

Mohammed ben Nayef fait figure de "dur" au sein du régime saoudien. Après avoir étudié aux Etats-Unis, il a joué un rôle décisif dans la lutte contre Al-Qaïda après les attentats de 2003 ayant secoués le royaume. L'homme de 56 ans appartient au clan des Soudayri, le plus puissant du pays, et a déjà échappé à plusieurs tentatives d'assassinat. Depuis la mise à l'écart du prince Muqrin en avril 2015, il est le numéro 2 dans l'ordre de succession. Il pourrait par conséquent succéder au roi Salmane, âgé de 80 ans, mais devra sans doute compter sur l'ambition du prince Mohamed ben Salman.

Pays allié de la France

Alliée de la France, avec laquelle elle a signé de nombreux contrats d'armements, l'Arabie saoudite est régulièrement pointée du doigt en raison de son bilan en matière de droits de l'homme.

En 2015, 153 personnes y ont été exécutées : un record depuis vingt ans.

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