vendredi 11 mars 2016

Algérie-Tunisie-Terrorisme/ Nouredine Bedoui, ministre de l'intérieur: "la sécurité de la Tunisie et de ses frontières est celle de l'Algérie..."

La "sécurité de la Tunisie et de ses frontières est celle de l'Algérie et la sécurité de l'Algérie et de ses frontières est celle de la Tunisie" a déclaré jeudi, à Alger, le ministre de l'intérieur, Nouredine Bedoui.
Le ministre de l'intérieur a, par ailleurs, salué le "professionnalisme" avec lequel les services de sécurité tunisien ont réagi à l'attaque massive menée par des groupes terroristes à Benguerdane, dans le sud-est de la Tunisie, près de la frontière avec la Libye.
Jeudi, trois terroristes ont été tués dans des opérations menées par les services de sécurité tunisiens qui traquent les auteurs des attaques de grande envergure menées lundi contre des installations sécuritaires.
Le dernier bilan fait état de 49 terroristes tués, huit arrêtés. Treize membres des forces de l'ordre et sept civils ont aussi été tués lors des attaques de lundi.

Le ministre algérien a confirmé l'existence d'une coopération dense entre les services de sécurité des deux pays. Il y a, a-t-il déclaré, une "coordination sécuritaire permanente" entre l’Algérie et la Tunisie en matière de lutte contre le terrorisme.

"Il existe entre les services de sécurité algériens et tunisiens une coordination et un échange d'informations pour protéger nos deux pays et sociétés". Bedoui a insisté sur l'importance de "poursuivre cette coordination" et a relevé que l'Algérie connait une situation sécuritaire exceptionnelle" car entourée de "dangers" le long de ses frontières.
"La préservation de la sécurité et de la stabilité n'est pas du seul ressort de l'armée ou des institutions sécuritaires. Cet acquis devra compter parmi les priorités de chacun de nous afin de pouvoir concrétiser les stratégies futures dans les différents domaines", a-t-il déclaré en marge d'une conférence nationale sur l'économie, le commerce intérieur, les impôts et la sécurité sociale.



La chaine al-arabiya qui a diffusé un reportage à la frontière algéro-tunisienne a fait état récemment du déploiement de 12.000 soldats algériens et de 11 unités des forces spéciales dans la wilaya d'Illizi, limitrophe de la frontière avec la Libye. Les forces armées algériennes sont en état d’alerte maximale le long de la frontière avec la Libye pour prévenir les infiltrations des groupes terroristes.

Au plan diplomatique, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a réitéré mercredi à La Haye, le rejet de l’Algérie d’une intervention militaire étrangère en Libye.

"Une nouvelle intervention militaire étrangère en Libye créera plus de tensions et de désastre", a-t-il déclaré lors d’un point de presse conjoint avec son homologue néerlandais, Bert Koenders, tenu à la fin des travaux de la commission mixte algéro-néerlandaise.
L'Algérie a multiplié ces dernières semaines les mises en garde contre une nouvelle "aventure" en Libye dont les pays de la région subiront les conséquences comme ce fut le cas en 2011.

Le ministre algérien a souligné l'importance d'une solution entre libyens pour rétablir l'Etat et combattre Daech. Il a appelé à "privilégier le dialogue politique inter-libyen" et à "soutenir les efforts de l’envoyé spécial de l’ONU" en Libye.

Des pays occidentaux envisagent d'intervenir militairement au sol au nom de la menace constituée, selon eux, par la branche libyenne du groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech).

Une telle éventualité risque, selon des analystes algériens, de ruiner tous les efforts pour parvenir à une solution libyenne et pourrait devenir un argument de propagande des radicaux. Une grande partie des libyens est hostile à une intervention étrangère dans le pays. L'incapacité des "deux gouvernements" (Tripoli et Tobrouk) à résoudre la crise fait le lit des appels à une nouvelle intervention militaire.
"Les libyens doivent régler leurs problèmes eux-mêmes", a déclaré Lamamra qui a estimé inutile de revenir sur la responsabilité des Occidentaux dans la situation en Libye après l'intervention de 2011. "Cela ne sert à rien de revenir sur la question (de l’intervention militaire) ou de blâmer quelqu’un. C’est l’histoire qui jugera. L’essentiel est d’aider les Libyens à sortir du chaos".

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