vendredi 11 mars 2016

Primaires État-unis/ Trump annule un rassemblement pour des raisons de «sécurité»

Le favori à l'investiture républicaine pour la Maison-Blanche Donald Trump a annulé un rassemblement prévu ce vendredi soir à Chicago pour des raisons de «sécurité», a annoncé son équipe de campagne.
«Après avoir rencontré les forces de l'ordre, (Donald Trump) a décidé que pour la sécurité des dizaines de milliers de personnes rassemblées dans et autour de la salle, le rassemblement de ce soir sera reporté à une autre date», a expliqué son équipe dans un communiqué.
La tension était montée vendredi dans la ville, avec des manifestants rassemblés dans et autour de l'université de l'Illinois où devait s'exprimer le candidat un peu plus tard.

Beaucoup d'entre eux dénonçaient le racisme au nom du mouvement «Black lives matter» (la vie des Noirs compte).
Plus tôt dans la journée, le milliardaire américain avait été à nouveau interrompu à de multiples reprises par des manifestants dans un autre rassemblement à St Louis dans le Missouri.
Ces nouveaux incidents interviennent à quelques jours du deuxième super mardi des primaires dans cinq grands Etats, où Donald Trump est donné souvent favori mais qui est contesté au sein de son propre parti.


Interruptions

La plupart des rassemblements de Donald Trump sont désormais interrompus à plusieurs reprises par des manifestants. Ces scènes font partie intégrante des discours du milliardaire qui, tour à tour, s'en amuse, raille et houspille les perturbateurs. Il a le 1er février enjoint ses partisans à «cogner», promettant de payer leurs frais d'avocat.

Vendredi, 32 personnes ont été arrêtées, selon la police de St Louis, dans le Missouri (centre), dont 28 à l'intérieur de la salle d'opéra où avait lieu le rassemblement. Toutes sauf cinq ont été relâchées sur place.

Un autre rassemblement était prévu dans la soirée à l'université de l'Illinois à Chicago (nord), où la tension montait avec des manifestants rassemblés à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment. Beaucoup d'entre eux dénonçaient le racisme au nom du mouvement «Black lives matter» (les vies des Noirs comptent).

«Quand on manifeste, il n'y a plus de conséquences, avant il y avait des conséquences», a dit regretter Donald Trump.

«Honnêtement, c'est plus amusant que d'écouter un discours, n'est-ce pas?» s'est-il aussi amusé.

Le candidat s'était défendu contre la polémique qui enfle sur ces incidents violents, après l'inculpation d'un homme de 78 ans, John McGraw, filmé en train de frapper un manifestant noir, Rakeem Jones, lors d'un rassemblement mercredi à Fayetteville, en Caroline du Nord (sud-est), alors qu'il était raccompagné dehors par des policiers.

Une journaliste du site Breitbart a aussi accusé le directeur de campagne de Donald Trump de l'avoir brutalement agrippée par le bras mardi à la fin d'une conférence de presse, ce que le proche du candidat a démenti. Les circonstances de l'altercation restaient confuses vendredi.

Voter pour un rival

En conférence de presse vendredi, Donald Trump a accusé les personnes qui interrompent ses réunions publiques d'être violentes, déplorant le biais des médias. Il a cité le cas d'un manifestant «très dangereux, qui balançait des coups», sans dire où, ni quand. La plupart des manifestants anti-Trump sont pacifiques.

Hillary Clinton et Bernie Sanders, les deux candidats à l'investiture démocrate, ont dénoncé jeudi les incitations à la violence du candidat Trump.

«Donald Trump: cautionner la violence contre des manifestants et la presse à vos rassemblements est une vraie honte», a écrit Hillary Clinton sur Twitter.

Ben Carson, très respecté chez les conservateurs chrétiens évangéliques, a vanté la personnalité et le leadership du favori de l'investiture, insistant sur le fait que Donald Trump était, en privé, très différent de l'image qu'il donne en public.

«Il y a deux Donald Trump, celui que vous voyez sur scène, et l'autre très cérébral, avec qui on peut avoir une bonne conversation», a expliqué Ben Carson.

Désireux d'éviter un schisme, le directeur du comité républicain national, Reince Priebus, a martelé jeudi que le parti soutiendrait le gagnant «à 100%», quel qu'il soit, mais le camp anti-Trump continuait de financer des campagnes de publicité négatives.

«Acceptez, au lieu de me combattre», a lancé Donald Trump en parlant d'un mouvement politique autour de lui. «Le parti républicain devrait s'en saisir, et nous aurons une victoire comme nous n'en avons jamais eue».

Il a sous-entendu qu'il ne participerait plus à aucun débat contre ses rivaux, bien qu'une dernière émission soit prévue le 21 mars à Salt Lake City.

«Je vais être honnête, il est temps d'arrêter les débats», a-t-il dit.

Le ralliement du docteur Ben Carson s'ajoute à celui de Chris Christie, le gouverneur modéré du New Jersey, qui avait jeté l'éponge en février.

Le sénateur du Texas Ted Cruz, deuxième des primaires, a récupéré, lui, le soutien de Carly Fiorina, ex-PDG de Hewlett-Packard.

Cinq États voteront mardi aux primaires. L'enjeu de cette journée est si important que Marco Rubio a lancé un appel extraordinaire aux électeurs de l'Ohio: voter pour son rival John Kasich afin de barrer la route à Donald Trump.

«John Kasich a une meilleure chance de gagner dans l'Ohio que moi, et si un électeur de l'Ohio estime que voter pour John Kasich est la meilleure façon d'arrêter Donald Trump, j'imagine que c'est ce qu'ils feront», a-t-il déclaré vendredi.

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