Barack Obama ira fin mai à Hiroshima, devenant le premier président des États-Unis en exercice à se rendre dans cette ville japonaise détruite par une bombe atomique américaine en 1945.
L'objectif de ce déplacement n'est pas de réexaminer la décision, prise il y a plus de 70 ans, d'avoir recours à l'arme nucléaire, mais d'offrir «une vision tournée vers l'avenir», a souligné mardi la Maison-Blanche, consciente du caractère sensible de cette visite hautement symbolique.
Les attaques sur Hiroshima (140 000 morts), puis sur Nagasaki (74 000) trois jours plus tard ont précipité la capitulation du Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 15 août 1945.
M. Obama, qui avait fait de la dénucléarisation l'une de ses priorités, se rendra sur le Parc du mémorial de la paix, lieu bouleversant qui rappelle la fournaise nucléaire qui a dévasté la ville lorsque le bombardier américain Enola Gay a largué une bombe atomique, le 6 août 1945 à 8 h 15.
Dès sa première année au pouvoir, M. Obama avait émis le souhait de visiter Hiroshima et Nagasaki. «C'est quelque chose qui serait important pour moi», avait-il déclaré lors d'un déplacement au Japon fin 2009. Il aura finalement attendu sa dernière année de présidence pour mener à bien à ce projet.
M. Obama se rendra sur place après avoir participé, les 26 et 27 mai, au sommet des chefs d'État et de gouvernement des pays du G7, à Ise-Shima, petite ville du centre de l'archipel.
«Le président effectuera une visite historique à Hiroshima, avec le premier ministre (Shinzo) Abe, pour souligner son engagement en faveur de la paix et de la sécurité dans un monde sans armes nucléaires», a indiqué l'exécutif américain, évoquant cette quatrième - et probablement dernière - visite de M. Obama sur l'archipel nippon en tant que président.
Données cartographiques ©2016 Google, INEGI
Conditions d'utilisation
Le secrétaire d'État américain (centre) John Kerry -... (PHOTO KAZUHIRO NOGI, AFP) - image 3.0
Agrandir
Le secrétaire d'État américain (centre) John Kerry - tout comme ses homologues japonais et britannique Fumio Kishida et Philip Hammond - reçoit une couronne de fleurs des mains d'une écolière, qu'il déposera ensuite devant le Cénotaphe, à Hiroshima, le 11 avril.
PHOTO KAZUHIRO NOGI, AFP
«Hommage à toutes les victimes»
Depuis Tokyo, M. Abe a salué l'annonce de cette visite, soulignant qu'elle devait être l'occasion «pour le Japon comme les États-Unis de rendre hommage à toutes les victimes». «Pour un président américain, c'est une décision importante», a-t-il insisté.
Consciente que l'évocation de ce chapitre de l'histoire américaine peut être politiquement délicate aux États-Unis, où certains élus ont dénoncé par avance une «tournée d'excuses» inacceptable, la Maison-Blanche a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait en aucun cas d'exprimer des regrets sous une forme ou sous une autre.
«Les États-Unis seront éternellement fiers de nos dirigeants et de nos hommes et femmes qui ont servi dans les forces armées durant la Seconde Guerre mondiale», a souligné Ben Rhodes, proche conseiller de M. Obama, dans un texte expliquant cette visite.
«Leur cause était juste et nous sommes extrêmement reconnaissants à leur égard», a-t-il insisté. «Cette visite sera l'occasion de saluer la mémoire de tous les innocents qui ont perdu la vie durant cette guerre».
«Je n'oublierai jamais les images» exposées, qui «retournent l'estomac», avait confié le secrétaire d'État américain John Kerry le 11 avril, après la visite du musée de la ville martyre. «Tout le monde devrait voir et ressentir la puissance de ce mémorial», avait-il écrit sur le livre d'or, laissant espérer une visite de M. Obama.
Avant ce déplacement au Japon, M. Obama se rendra au Viêt Nam. Il prononcera, depuis Hanoï, un discours sur les relations entre les deux pays. Il rencontrera par ailleurs des membres de la société civile et du monde des affaires.
Les États-Unis et le Viêt Nam du Nord se sont affrontés militairement pendant une décennie dans un conflit qui a pris fin en 1975 par la réunification du Viêt Nam. Dirigé depuis par un gouvernement communiste, le Viêt Nam est régulièrement dénoncé par les États occidentaux et les groupes de défense des droits de l'homme pour sa répression de toute opposition politique et les violations systématiques de la liberté religieuse.
JÉRÔME CARTILLIER
Agence France-Presse
WASHINGTON
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire