mardi 10 mai 2016

Algérie-Médias/ Comment la publicité publique arrose les amis..de Grine

Le harcèlement dont est victime le quotidien El Khabar est l’occasion pour révéler un énorme scandale lié à la distribution de la publicité publique. Ainsi, le journal révèle, dans son édition de mardi, que plusieurs journaux, censés paraître à Oran, bénéficient de la manne publicitaire publique sans qu’ils ne soient visibles dans les kiosques.
H. Grine

L’un de ces journaux, Ahadath El Gharb, n’a ni journalistes, ni personnel. Il serait inconnu des services des impôts et de la direction du commerce de la ville d’Oran. Ce qui ne l’empêche  bénéficier de placards publicitaires. La “publication” parvient à capter jusqu’à une page quotidienne et sa présence se limite aux exemplaires envoyés au bureau de l’ANEP (Entreprise nationale d’édition et de publicité) à Oran, pour les besoins de la comptabilité. Selon la même source, le grand bénéficiaire de cette générosité n’est autre qu’un parent du ministre de la Communication, Hamid Grine. L’homme est un cadre de l’ANEP.


Le pot aux roses a été découvert quand des éditeurs de la ville se sont déplacés au bureau local de l’ANEP pour demander des explications sur la distribution de la publicité publique. Ils ont appris alors que les décisions d’attributions de placards publicitaires proviennent directement d’Alger. Mais ce qui est intrigant dans l’affaire est que des annonceurs (notamment des établissements publics et des entrepreneurs) ont protesté contre le fait que leurs annonces n’apparaissent pas dans les journaux. Cela leur porte préjudice puisque des chantiers sont bloqués et d’autres sont retardés à cause de ces annonces invisibles. Sur place, ils ont découvert que les journaux qui publient leurs annonces ne sortent même pas des imprimeries.

Cela se passe au moment où des journaux, fondés il y a plusieurs années, se voient contraints de fermer à cause de l’absence de publicité. Les derniers en date sont la Voix de l’Oranie et son pendant arabophone, Sawt El Gharb, qui ont mis la clé sous le paillasson faute de ressources financières. Des dizaines de salariés se sont retrouvés, de ce fait, en chômage.

Essaïd Wakli

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