jeudi 7 juillet 2016

Une multitude de prétendants à la succession de Bouteflika

Qui après Bouteflika ? Les noms de successeurs potentiels à l’actuel chef de l’Etat algérien varient au gré des mois et des spéculations, plus ou moins crédibles. La dernière rumeur concerne l’ancien ministre de l’énergie Chakib Khelil, ami personnel du président Bouteflika. Parti trois ans aux Etats-Unis pour fuir la justice qui l’accusait de corruption, l’homme est rentré en Algérie mi-mars, blanchi.Son accueil en grande pompe a fait dire un temps qu’il pourrait être l’homme de la situation. Mais
son passif judiciaire le rend très impopulaire. Le nom du premier ministre, Abdelmalek Sellal, est régulièrement évoqué, mais celui-ci est davantage considéré comme un bureaucrate.


Dans l’opposition, les anciens premiers ministres Mouloud Hamrouche et Ali Benflis se verraient bien en hommes de la transition, mais ont jusqu’ici échoué lorsqu’ils se sont présentés à une élection. Dans le clan présidentiel, on compte Ahmed Ouyahia, chef de cabinet du président, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), la deuxième force politique du pays après le FLN, et ancien premier ministre. Egalement le frère cadet du président, Saïd, dont on dit qu’il est le véritable décideur du pays.
Lutte des clans
Mais c’est surtout le chef d’état-major et vice-ministre de la défense, Ahmed Gaïd Salah, 76 ans, qui fait parler de lui : certains observateurs disent qu’il se verrait bien en « Sissi de l’Algérie », en référence au président égyptien qui a accédé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat contre les Frères musulmans, assurant sa réputation d’homme à poigne. Proche du clan présidentiel, M. Gaïd Salah semble sortir renforcé des récents bouleversements au sommet de l’Etat : son rival de toujours, le général Toufik, chef des services de renseignement, a été mis à la retraite en septembre 2015.
En trois mandats et demi, la présidence Bouteflika a modifié le système politique algérien, laissant se multiplier et croître les groupes d’intérêt – l’armée, les hommes d’affaires, le FLN notamment – pour mieux les contrôler et contrebalancer les tout-puissants services de renseignement. « La difficulté de l’après-­Bouteflika va être de trouver une personne capable de maintenir dans le giron de la présidence tou­tes ces forces contradictoires », souligne le chercheur Luis Martinez. Pour les différents clans qui aujourd’hui jouent des coudes, l’enjeu est de taille : trouver l’homme qui leur garantira leur part de pouvoir après la disparition du président.
.lemonde.fr/

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