vendredi 21 janvier 2011

Le scénario diabolique de Ben Ali:


 Le chaos, puis son retour comme le sauveur de la Tunisie


Le scénario étai diabolique. Des conseillers de l'ex-président tunisien pensaient le mettre temporairement à l'abri à Malte, le temps que le chaos, orchestré par ses nervis et ses milices, retourne l'opinion. L’ancien chef d’Etat Zine Al Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a quitté Tunis dans la soirée du 14 janvier à bord d'un jet privé en direction de Malte avant de rejoindre Djeddah, en Arabie Saoudite, vers minuit. Ben Ali est aujourd'hui réfugié chez les Saoudiens.

Lorsqu'il a quitté la Tunisie, l'ex-président tunisien Zine Al Abidine Ben Ali était, selon des sources concordantes, convaincu qu'il ne s'agissait que d'une escapade de courte durée, indique l’agence AFP. D'où la vacance « temporaire » du pouvoir décrété le 14 janvier. Au cours d'une réunion avec ses plus proches conseillers, alors que les manifestants massés dans le centre de Tunis ne désarmaient pas, exigeant son départ, il aurait été décidé de l'éloigner provisoirement - à Malte selon le plan initial- le temps pour les nervis de la garde prétorienne du régime de semer le chaos afin de retourner l'opinion.
Etaient à l'origine de ce scénario fou le général Ali Seirati, chef du renseignement et patron de la garde présidentielle, Abdelwaheb Abdallah, le conseiller de toutes les basses œuvres , et Abdelaziz Ben Dhia, le directeur du cabinet de l'ex-chef de l'Etat. Soutenu par le chef d'Etat major de l'armée de terre Rachid Ammar et le ministre des affaires étrangères Kamel Morjane, le Conseil constitutionnel en a décidé autrement, en déclarant la vacance « définitive ». Ce qui n'aurait pas empêché Ben Ali, il y a quelques jours, d'appeler le Premier ministre Mohamed Ghannouchi pour lui dire qu'il souhaitait rentrer…
Des armes chez un proche de Leïla Ben Ali
Par ailleurs, des armes ont été saisies dans la maison d'un membre de la famille de l'épouse de Ben Ali, selon des images de la télévision publique diffusées, vendredi 21 janvier, premier jour d'un deuil national de trois jours décrété la veille lors du premier conseil des ministres du gouvernement de transition.
Des fusils à lunettes de précision, des pistolets, des fusils de chasse et des cartouches étaient cachés sous du sable, dans le jardin d'une villa appartenant à un membre de la famille de Leila Trabelsi, épouse du président. La télévision publique a montré des images de policiers s'affairant dans cette villa, au lendemain de l'annonce de l'arrestation de 33 membres de la famille de Ben Ali qui avait mis le pays en coupe réglée.
Trois jours de deuil national
Dans le centre de Tunis, un important dispositif policier était de nouveau déployé sur l'avenue Habid-Bourguiba, en prévision d'une nouvelle manifestation pour exiger la démission du gouvernement de transition, à cause de la présence en son sein de nombreux ministres de l'ancien régime. En ce jour de prière du vendredi, les rues du centre de la capitale étaient moins fréquentées que les derniers jours et la plupart des commerces fermés, à part les cafés et les boulangeries.
Le nouveau gouvernement a décrété ce deuil « en mémoire des victimes » de la « Révolution du jasmin" - plus d'une centaine de morts depuis la mi-décembre selon l'ONU -, adopté un projet de loi d'amnistie générale et décidé la reprise des cours dans les écoles et universités "la semaine prochaine". (Agences)

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