Le dernier discours du chef d'Etat, Zine El Abidine Ben Ali, prononcé lundi 10 janvier, ne semble pas pouvoir apaiser les esprits en Tunisie. Les affrontements se sont poursuivis, mardi 11 janvier, dans certaines régions du pays. Le bilan des violences s’est alourdi à au moins 35 morts selon des défenseurs des droits de l’homme. « Le chiffre de 35 morts s'appuie sur une liste nominative », a affirmé, ce mardi, la présidente de la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH), Souhayr Belhassen, citée par l’AFP. Celle-ci a ajouté que le nombre des victimes devrait « être plus important ». Le ministère de l’Intérieur, qui a annoncé, lundi 10 janvier, la mort de quatre nouveaux émeutiers, fait état d’une vingtaine de morts à Kasserine, une ville du centre‑ouest du pays, depuis le début des affrontements.
A Gafsa, et à El Kef, des villes de l’ouest, des gens qui sont sortis manifester, juste après l’allocution télévisée du président annonçant quelques 300 000 emplois d'ici à 2012, ont été dispersés par les forces antiémeutes. A Bizerte, on enregistre également de violentes manifestations. A Thala, Seliana, Regueb et Meknassi, où l’armée s’est déployée il y a quelques jours à peine, la situation semble se calmer.
Dans une énième tentative pour contenir l’un des plus grands mouvements de contestation dans le pays depuis 2008, le gouvernement tunisien a ordonné, lundi soir, la fermeture de tous les établissements scolaires ainsi que celle des universités et ce jusqu’à nouvel ordre.
Survenu à la mi-décembre à Sidi Bouzid, au sud‑ouest de la capitale, avec la tentative de suicide d’un jeune vendeur ambulant, le mouvement de contestation tunisien a trouvé écho partout en Tunisie. De Tunis à Médenine, de Sfax à Gafsa et Tozeur, des Tunisiens se sont levés pour soutenir leurs concitoyens mais aussi et surtout pour protester contre les très fortes inégalités sociales dans le pays. Les organisations syndicales, des associations de droits de l’homme ont tous été au rendez‑vous en organisant des sit‑in et des rassemblements. Le gouvernement tunisien qui qualifie ces derniers évènements d'actes terroristes, semble faire actuellement la sourde oreille aux nombreux appels de la communauté internationale. Dénigré et décrié depuis des années en Tunisie, le régime de Ben Ali est aujourd'hui complètement discrédité aux yeux du monde entier.
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