mercredi 12 janvier 2011

Tunisie: Ben Ali limoge son ministre de l’Intérieur


 Libération de tous les manifestants arrêtés.


Alors que la contestation a gagné la capitale tunisienne, l’armée a été appelée en renfort. Le président a également demandé la libération de tous les manifestants arrêtés.
Le Premier ministre tunisien, Mohamed Ghannouchi, a annoncé, ce mercredi au cours d’une conférence de presse à Tunis, le limogeage du ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, alors que les émeutes qui secouent le pays depuis quatre semaines ont gagné Tunis. Mohamed Ghannouchi a également annoncé la libération de toutes les personnes arrêtées pendant les manifestations. Le Premier ministre a par ailleurs annoncé la création d’un “comité d’investigation sur la question de la corruption” que dénoncent opposition et ONG.
Ce mercredi, Tunis redevient un foyer de tensions entre la police et les manifestants tunisiens, après une nuit d’affrontements dans la banlieue ouest populaire de la capitale. Cette semaine, les manifestations étaient surtout vives dans les villes de Regueb, Thala et Kasserine, situées au centre du pays.

L’armée appelée en renfort
Des renforts militaires, soldats en armes, camions, jeeps et blindés, ont fait leur apparition cette nuit dans Tunis pour la première fois depuis le déclenchement des affrontements, le 17 décembre dernier. Ces renforts étaient postés à des carrefours du centre de Tunis et à l’entrée de la cité Ettadhamen (Solidarité) où des dégâts d’une nuit de violences étaient visibles.
Un blindé et des soldats en armes étaient positionnés à l’entrée de ce gros faubourg où des carcasses de voitures et d’un bus incendiés n’avaient pas encore été enlevées, près du siège de la Délégation (sous-préfecture) attaqué la veille.
Deux véhicules de l’armée et des soldats en armes montaient également la garde sur la place reliant les avenues de France et Habib Bourguiba, face à l’ambassade de France et à la grande cathédrale de Tunis. Cette place avait été la veille le théâtre de manifestations étouffées par la police.
Des renforts militaires étaient par ailleurs visibles autour de la maison de la radio-télévision dans le quartier La Fayette, et d’autres sur la place du Passage, terminus du tramway qui fonctionnait.

Pas de perturbation sur les routes
Des bris de verre et des pneus brûlés jonchaient la route de Bizerte qui traverse les cités Ettadhamen, Intilaka et El Mnihla, des quartiers populaires qui se succèdent, dans l’ouest de la capitale.
Malgré ces incidents, la circulation automobile était presque normale, de rares bouchons en banlieue étant provoqués par la pluie. De leur côté, les stations de radios nationales et privées diffusaient leurs programmes normalement, la radio gouvernementale revenant largement sur les mesures prises par le président Zine El Abidine Ben Ali pour désamorcer la crise déclenchée par des manifestations contre le chômage dans le centre-ouest et qui s’est propagée dans la plupart des régions du pays.
(lexpress.fr)

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