Toutes les conditions pour un changement sont réunies en Algérie», les mêmes qu’en Tunisie et en Egypte, a dit Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement, qui a animé hier une conférence-débat à l’hôtel El Djazaïr, ex-Saint Georges, à l’invitation du centre de recherches et d’études stratégiques Amel El Oumma.
Initialement, la conférence devait se tenir au siège du journal gouvernemental Echaâb qui avait donné son accord la veille, mais les responsables de ce dernier se sont rétractés à la dernière minute en apprenant que l’animateur était Ahmed Benbitour.
En voilà des pratiques qui renseignent largement sur l’état d’esprit des tenants du pouvoir qui ne cèdent aucun espace à l’expression libre.
L’ancien chef de gouvernement appelle d’ailleurs à un changement total et pacifique, mais à un changement qui viendrait de l’extérieur, pas de l’intérieur.
En voilà des pratiques qui renseignent largement sur l’état d’esprit des tenants du pouvoir qui ne cèdent aucun espace à l’expression libre.
L’ancien chef de gouvernement appelle d’ailleurs à un changement total et pacifique, mais à un changement qui viendrait de l’extérieur, pas de l’intérieur.
D’ailleurs, M. Benbitour dit «ne pas voir dans toute la hiérarchie du pouvoir des gens capables de mener des réformes ou d’effectuer un changement». «Ils sont incompétents», tranche-t-il. «2011 est une année de travail en commun pour un changement pacifique de tout le système de gouvernance», dira le conférencier, qui ajoutera que «la marche du 12 février est la première page d’un processus de changement et que le 19 en est la deuxième».
Répondant à une question concernant la rente qui pourrait permettre au régime de se maintenir plus longtemps, Ahmed Benbitour craint que cela entraîne sa propre destruction et celle de la société. Convaincu que le changement est inéluctable, l’ancien chef de gouvernement, qui demande la levée de l’état d’urgence, la libération du champ politique et l’ouverture médiatique avec la création de nouvelles chaînes de télévision privées, préconise plusieurs étapes pour aboutir à la démocratie.
Il s’agit, selon lui, d’«une période d’endiguement qui portera sur 2 ans, d’une transition de 5 ans et de la consolidation de la démocratie qui s’étalera sur 10 ans». 17 ans, pas moins, qui seront, dit-il, consacrés à la construction d’un véritable Etat de droit, des institutions qui survivront aux hommes.
La proposition de M. Benbitour n’a d’ailleurs pas manqué de provoquer un quiproquo dans la salle. Abdelhamid Mehri, qui était présent, interviendra en effet pour demander au conférencier si par «changement calme et pacifique», il voulait dire «long». «J’espère que vous parlez d’un véritable changement radical, total et rapide», indiquera l’ancien secrétaire général du FLN. Ahmed Benbitour rétorquera en expliquant sa proposition et en soutenant que le changement n’attendra pas 17 ans. Il précise que c’est la construction d’un vrai Etat qui s’étalera sur toute cette période.
Pour ce faire, l’ancien chef de gouvernement insiste sur la nécessité de «réunir les forces du changement en rassemblant des gens de tout bord sans considération idéologique ou de programme».
A la question relative aux déclarations des Américains et des Européens sur ce qui se passe en Algérie, M. Benbitour répondra que le changement est l’affaire des Algériens et rien que les Algériens.
Sur ses intentions en cas d’élection présidentielle, il a répondu que ce n’est pas le moment d’évoquer cette question, il s’agit pour l’instant, selon lui, d’émettre une somme de messages. Mais si la situation imposait un tel cas de figure, il s’emploierait «à mettre rapidement le pouvoir entre les mains de la jeunesse».
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