lundi 21 février 2011

Kadhafi utilise des avions et des chars contre les manifestants ----Le cheikh Karadhaoui appelle les militaires à tuer Kadhafi

Les informations en provenance de Tripoli ce lundi 21 février rappellent une seule situation : les derniers massacres israéliens régulièrement perpétrés contre les Palestiniens à Ghaza. Comme l’Etat hébreu, le régime de Mouamar Kadhafi utilise des avions de guerre et des chars contre des civils. Mais à la différence qu’en Libye, le régime utilise les armes de guerre contre propre peuple.
 
Tout au long de la journée, l’aviation libyenne a bombardé les manifestants à Tripoli et dans plusieurs autres régions en province. Des chars ont également été utilisés contre des manifestants un peu partout à travers le pays. Des témoignages diffusés par la chaîne Al Jazeera évoquent des centaines de morts dans ces bombardements. Ces morts viennent s’ajouter aux victimes des massacres perpétrés par les services de sécurité et des milices au service du régime. Des témoignages téléphoniques d’habitants diffusés par la même chaîne évoquent des pénuries de médicaments et de nourriture dans le pays. Le pouvoir a même coupé l’électricité à Tripoli.
 
Ces massacres se déroulent loin des regards. Le pays est presque entièrement coupé de l’extérieur : internet et téléphone mobile ont été mis hors service par les autorités. La réception des chaînes d’information, notamment Al Jazeera, est perturbée.
 
Démission de diplomates et fatwa contre Kadhafi
 
Réagissant lundi soir sur Al Jazeera à la situation en Libye, CheikhYoussef Al-Qarahawi, président de l'Union Internationale des Oulémas Musulmans, a décrété une fatwa autorisant à assassiner le président libyen. Il a appelé les militaires libyens à tuer Mouamar Kadhafi. « Je lance une fatwa. Que celui qui peut tuer Kadhafi le fasse », a-t-il dit en direct. Il a également appelé les militaires libyens à désobéir aux ordres de tuer des civils.
 
Pour leur part, plusieurs diplomates libyens à l’étranger ont dénoncé la répression farouche des manifestations par le régime de Kadhafi. Des ambassadeurs et des Consuls ainsi que des diplomates de Libye à l’étranger ont démissionné en signe de protestation. D’autres ont publié des communiqués de condamnation et appelé le dirigeant libyen à quitter le pouvoir.
 
Lundi soir, la télévision libyenne a annoncé que Seif El Islam Kadhafi a décidé de mettre en place une commission chargée d’enquêter sur les derniers événements dans le pays. Le fils du président libyen a reconnu les bombardements à Tripoli et Benghaz. Mais, selon lui, ils ont ciblé des dépôts de munitions.
 
 
Malgré ces massacres, les pressions de la communauté internationale sur le régime libyen restent timides. Des pays ont dénoncé la répression et appelé à cesser les exactions contre les civils. Mais aucun pays européen n’a par exemple pris la décision de geler les avoirs du dirigeant libyen et de ses enfants en Europe. Des avoirs pourtant très importants.

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