mardi 1 mars 2011

L'OTAN ne s'entend pas sur une intervention en Libye

«Il n'y a pas de consensus au sein... (Photo: Rod Lamkey Jr., AFP)

Les plus hauts responsables militaires américains ont indiqué mardi qu'il n'y avait pas de consensus pour l'instant à l'OTAN sur une intervention militaire en Libye et que la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne serait «extraordinairement compliquée».
«Il n'y a pas de consensus au sein de l'OTAN pour le recours à la force», a déclaré Robert Gates lors d'une conférence de presse commune avec le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, chef d'état-major interarmées.
«Et les différents types de scénarios qui ont été évoqués dans la presse et ailleurs ont des conséquences propres et même des effets secondaires, et donc il faut les examiner attentivement», a-t-il ajouté.
Mike Mullen a indiqué que toutes les options allaient être examinées. Mais il s'est aussi montré prudent à propos de la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne.
«C'est une opération extraordinairement compliquée à mettre en place», a-t-il déclaré.
L'amiral a rappelé, comme l'avait affirmé plus tôt mardi le général James Mattis devant une commission du Sénat américain, que l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne en Libye pour protéger la population des exactions du régime du colonel Kadhafi nécessiterait la destruction préalable des défenses anti-aériennes du pays.
Robert Gates a confirmé qu'il avait approuvé le déploiement de plusieurs navires, et notamment du porte-hélicoptères USS Kearsarge.
Le Sénat américain prudent face à la crise libyenne
Plusieurs influents sénateurs américains ont exprimé de forts doutes mardi sur l'intérêt de livrer des armes à l'opposition libyenne.
La sénatrice démocrate Dianne Feinstein, qui dirige la commission du Renseignement et était interrogée sur la possibilité de livrer des armes aux opposants du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a répondu: «Pour être franche, je ne suis pas sûr que ce soit très intelligent».
«Une démonstration de force, même si c'est juste un survol par des avions de guerre, montre que nous, nous faisons attention, et je pense qu'il faut montrer que nous faisons attention», a en revanche dit la sénatrice, soulignant l'intérêt d'une mise en garde envers le colonel Kadhafi. Le sénateur Carl Levin, qui préside la commission de la Défense, a annoncé qu'il allait demander une audition de responsables militaires pour peser les conséquences de l'établissement d'une zone d'exclusion aérienne ou d'une livraison d'armes à l'opposition en Libye.
«Il faudrait que je vois exactement quelles sont les personnes exactes à armer et avec quelles armes et dans quelles circonstances», a-t-il dit à des journalistes.
«Toutes les options raisonnables sont sur la table. Je ne pense pas que quiconque pense à une intervention militaire, mais des solutions militaires doivent être envisagées», a-t-il dit.
Le sénateur John Kerry, qui préside la commission des Affaires étrangères, a rejeté l'idée d'une action américaine indépendante.
«Je pense qu'avec l'ONU, et l'OTAN, il doit y avoir une décision concertée, cela ne peut pas être seulement un pays», a-t-il dit.

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