Au troisième jour des frappes aériennes menées par les puissances occidentales contre les forces de Kadhafi en Libye, la communauté internationale affiche de plus en plus ses divisions sur l'opération. En Europe, notamment en Italie, en Allemagne et en Bulgarie, plusieurs dirigeants ont publiquement émis des critiques sur la façon dont les forces occidentales appliquent la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye. Même chose pour Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, qui s'est dit favorable à l'application de la résolution 1973 de l'ONU, mais qui a critiqué les bombardements. En fin de journée, les États‑Unis ont par ailleurs annoncé qu'ils allaient bientôt réduire leur participation aux opérations en Libye, à présent que cette zone d'exclusion est en place, et aussi après les vives critiques émises lors du Congrès américain sur ce dossier.
Sur le terrain, la seconde vague de frappes aériennes a notamment touché ce lundi matin les forces fidèles au guide libyen près d'Ajdabiah, une ville de l'est du pays que les insurgés ont pour objectif de reprendre. Les défenses aériennes libyennes sont désormais en grande partie neutralisées. Mais selon les insurgés et des sources médicales, au moins 40 personnes ont été tuées et plus de 300 blessées par des tirs des forces fidèles au dirigeant libyen à Misrata, à l'est de Tripoli.
Au Yémen, la situation continue d'être très tendue. La vague de démissions et de défections de diplomates, de militaires et de proches du pouvoir s'accentue. L'un des trois généraux de l'armée qui ont rejoint aujourd'hui l'opposition a déployé des chars et des véhicules blindés qui faisaient partie de son unité dans la capitale, Sanaa, là où ont habituellement lieu les manifestations. La France a appelé aujourd'hui au départ du président Saleh ; un départ jugé « incontournable », par le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. C'est le premier pays occidental à appeler au départ du président yéménite. Un responsable de l'opposition a affirmé ce lundi que des discussions étaient en cours avec le président Saleh pour trouver une issue pacifique à la crise. L'une des hypothèses envisagées prévoit un départ du président et l'instauration d'un conseil militaire pour diriger le pays jusqu'à des élections présidentielles et législatives.
En Syrie, des milliers de personnes ont manifesté ce lundi dans la ville de Deraa dans le sud du pays après l'enterrement d'un jeune tué hier lors d’affrontements avec l'armée. Cela fait quatre jours maintenant que ces manifestations contre le pouvoir ont lieu. Plusieurs mouvements de protestation ont également été observés dans d'autres villes du pays. Le mouvement de protestation a débuté le 15 mars à Damas la capitale, après un appel via une page Facebook intitulée « la révolution syrienne contre (le président syrien) Bachar al-Assad 2011 », à manifester pour « une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence ni tribunaux d'exception, sans corruption ni monopole des richesses ».
En Égypte, la population a massivement voté « oui » (77,2 %) au référendum sur la révision de la Constitution. Le pays se dirige donc vers une transition rapide du pouvoir aujourd'hui dévolu à l'armée vers un pouvoir civil, après la chute le mois dernier d'Hosni Moubarak. Des élections législatives et présidentielles anticipées seront donc organisées prochainement dans le pays.
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