dimanche 12 juin 2011

Après les garanties proposées par Erdogan Kadhafi se réfugiera-t-il en Turquie

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Lâché par tout le monde, Kadhafi n’a plus qu’une sortie s’il veut éviter le Tribunal pénal international et s’il veut rester en vie, il doit partir comme vient de le signifier officiellement la conférence de Doha qui a l’onction de la Ligue arabe.
La Turquie a saisi la balle au vol en offrant au tyran de Tripoli une porte de sortie honorable. Ce pays, de loin plus hospitalier que le pays refuge de dictateurs arabo-musulmans, qu’est l’Arabe Saoudite où s’est installé Ben Ali, a en effet offert une garantie à Kadhafi pour qu'il quitte son pays.
Toutefois, Ankara n'a pas reçu de réponse jusqu'à présent, a déclaré vendredi le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.


“Kadhafi n'a pas d'autre solution que de quitter la Libye, avec une garantie qui lui sera donnée. Nous lui avons donné cette garantie. Nous lui avons dit que nous apporterions notre aide pour qu'il soit envoyé là où il le souhaite”, a dit le chef du gouvernement islamiste turc à la presse, sans préciser qu'elles assurances lui ont été données. Apparemment, la Turquie parle au nom de l’OTAN dont elle est un important membre. Erdogan a précisé que selon la réponse que Kadhafi donnera à son offre, la Turquie soumettra sa proposition à ses alliés de l'OTAN.
Le Premier ministre turc n’est pas pessimiste, malgré le silence de Kadhafi et bien qu’il déplore le fait que celui-ci et son entourage continuent à résister “vraiment” au changement alors qu’ils ont “largement” perdu tout crédit au sein des tribus de leur pays. Jeudi, à la réunion du Groupe de contact sur la Libye à Abou Dhabi, la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a assuré devant la presse que des discussions dans l'entourage de Kadhafi avaient lieu sur une “possible” issue du pouvoir en Libye.
Elle a appelé les puissances mondiales à commencer le travail “très difficile mais nécessaire” avec le Conseil national de transition, qui représente la rébellion et le régime de Kadhafi pour tenter d'aboutir au type de transition du pouvoir dont la Libye a besoin. La Turquie a déjà demandé début mai, en vain, à Kadhafi de se retirer avant qu’il ne soit trop tard pour lui et ses  proches.
La Turquie, seul pays musulman membre de l'OTAN et important acteur régional, a peu à peu durci sa position à l'égard de la Libye, après avoir dans un premier temps critiqué les frappes aériennes occidentales contre ce pays.
Elle a refusé de prendre part aux raids aériens, mais a fourni six navires de guerre pour les opérations visant à faire respecter l'embargo sur les armes dans les eaux libyennes, imposé par l'OTAN. Elle a aussi mené plusieurs opérations humanitaires en Libye.
En avril, la Turquie a proposé une feuille de route pour résoudre la crise libyenne, comprenant un cessez-le-feu immédiat, la levée du siège par l'armée de Kadhafi des villes tenues par les rebelles, et un processus de transformation politique devant mener à des élections libres.
Cette initiative a fait long feu. Comme celle de l’Union africaine qui ressemble à celle des Turcs. Cependant, Kadhafi aujourd’hui n’a plus d’autre choix que de partir ou de mourir.
Djamel Bouatta Liberté

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