mercredi 8 juin 2011

Controverse autour de la démission de l'ambassadrice de Syrie en France

L'ambassadrice de Syrie en France Lamia Chakkour et le président Bashar Al-Assad à Damas, le 24 août 2008.
Une femme affirmant être l'ambassadrice de Syrie à Paris, Lamia Chakkour, a annoncé sur FRANCE 24 qu'elle démissionnait de ses fonctions. Une information démentie peu après sur la chaîne d'État syrienne. 
En raison du caractère injurieux de certains propos publiés sur cette page, FRANCE 24 se voit dans l'obligation d'en fermer provisoirement les commentaires.

Une femme affirmant être l'ambassadrice de Syrie à Paris, Lamia Chakkour, a annoncé sa démission, ce mardi, sur l’antenne de FRANCE 24. Contactée par téléphone, celle-ci a dénoncé "le cycle de violences" dans lequel s’enfonce le pays dans une déclaration lue à l'antenne. Peu après cependant, à la télévision d'État syrienne ainsi que sur les chaînes panarabes Al-Arabiya et Al-Jazira, une personne se présentant elle aussi comme l'ambassadrice de Syrie à Paris niait avoir quitté son poste.
La contestation du régime autoritaire du président Bachar al-Assad dure depuis maintenant 11 semaines. La répression du mouvement aurait coûté la vie à plus de 1 000 personnes, selon des associations de défense des droits de l'Homme sur place.
"La réponse donnée par le gouvernement n’est pas la bonne", a-t-elle déclaré. "Je ne peux pas ignorer tous les manifestants qui ont trouvé la mort dans l’honneur et je ne peux ignorer toutes ces familles qui vivent aujourd’hui dans la douleur (…). Je reconnais la légitimité des demandes du peuple pour plus de démocratie et de liberté", a-t-elle poursuivi.
Démenti à la télévision d'État syrienne

ÉCOUTEZ L'INTERVENTION DE LA FEMME SE PRÉSENTANT COMME L'AMBASSADRICE SYRIENNE LORS DU "DÉBAT DE FRANCE 24"

Cette femme affirmant être l'ambassadrice de Syrie à Paris a ensuite présenté sa démission en direct au président Bachar al-Assad avant d’inviter ce dernier à convoquer les leaders de l’opposition "pour former un nouveau gouvernement". "Je souhaite ainsi que les choix importants puissent être réalisés pour l'avenir de mon pays que j'ai eu le privilège de servir", a-t-elle ajouté, devenant la première ambassadrice à lâcher Bachar al-Assad depuis le début du mouvement de contestation du régime, le 15 mars dernier.
À la fin de son intervention, elle n'a pas souhaité être interviewée. "J'espère que vous comprendrez que je ne pourrai malheureusement prendre aucune question. Mais je vous remercie de m'avoir laissée parler ce soir", a-t-elle conclu avant de raccrocher.
Peu après la diffusion de cette déclaration, la télévision d'État syrienne a diffusé un message qu'elle attribue à Lamia Chakkour dans lequel celle-ci dément ces informations et menace FRANCE 24 de poursuites judiciaires. Un peu plus tard, les chaînes de télévision Al-Arabiya et Al-Jazira ont diffusé des messages audio lui étant attribués dans lesquels elle réitère ces propos.

"TOUTES LES PROCÉDURES CLASSIQUES ET PROFESSIONNELLES ONT ÉTÉ RESPÉCTÉES"
Philippe Di Nacera, directeur adjoint de la rédaction, chargé des contrenus francophones.

À la suite de ce revirement, la direction de FRANCE 24 a publié le communiqué suivant : "Dans le cadre de son émission 'Le Débat', consacré à la Syrie, FRANCE 24 a invité cet après-midi Madame l’ambassadeur de Syrie en France en utilisant les adresses mail utilisées habituellement par notre chaîne pour entrer en contact avec le service de presse de l’ambassade. La réponse de Madame Chakkour étant favorable, nous l’avons appelée à l’heure dite sur un numéro fourni par l’attaché de presse de l’ambassade de Syrie à Paris.
À 19h20, nous l’avons interviewée en direct sur notre antenne anglophone puis sur notre chaîne francophone. À deux reprises, et sans que nous ayons été prévenus à l’avance de la teneur de ses propos, elle a annoncé en direct qu’elle remettait sa démission d’ambassadrice de Syrie en France. S’appuyant sur une déclaration écrite envoyée par mail par l’ambassade de Paris, l’agence Reuters a confirmé les propos de Madame Chakkour.
À notre immense surprise, celle-ci a ensuite démenti ces propos sur Al-Arabiya, Al-Jazira, et sur la télévision syrienne.
Nous n’excluons ni la manipulation ni la provocation. Si tel était le cas, nous poursuivrons en justice toutes les personnes, officines, ou services officiels qui en seraient à l’origine."
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