Le mystère entourant l'identité d'Amina A., auteure du blog "Gay Girl in Damascus", a été levé dimanche 12 juin avec la révélation de la mystification par son auteur. Depuis l'annonce de sa disparition sur son blog le 5 juin, les journalistes étrangers et les cybermilitants cherchaient à découvrir qui était la blogueuse. Derrière Amina Abdallah Araf Al-Omari se cachait en fait Tom MacMaster, un Américain domicilié en Ecosse de 40 ans.
Etudiant quadragénaire, militant pour les droits de l'homme au Moyen-Orient, il avait créé en février le personnage de cette Syro-Américaine de 35 ans, professeure d'anglais à Damas, pour raconter ce que cela fait d'être une lesbienne en Syrie. Amina A. publiait régulièrement sur son blog des poèmes et des textes sur la politique, la révolte syrienne ou son homosexualité.
DES EXCUSES AUX LECTEURS
Pour toute une communauté d'internautes et de blogueurs, Amina A. était devenue une des voix incontournables de la contestation contre le régime de Bachar Al-Assad. Notamment depuis mai et une note intitulée "Mon père, ce héros", dans laquelle elle racontait comment elle avait échappé à une arrestation par les forces de sécurité, grâce au courage de son père. Cette note avait éveillé de premiers doutes sur la réalité des faits rapportés par la blogueuse et sur son identité. Personne, au sein de la communauté gay damascène, ne semblait par ailleurs la connaître.
L'annonce de son enlèvement par des hommes armés, sur son blog, par une personne se présentant comme sa cousine a renforcé les doutes. Et lancé les journalistes dans un jeu de piste pour découvrir la réelle identité de la blogueuse syrienne.
Dans ce qui devrait constituer la dernière note de son blog, Tom MacMaster fait ses excuses aux lecteurs. "Je n'avais jamais espéré recevoir ce niveau d'attention,explique-t-il. Les événements là-bas sont déterminés par les gens qui les vivent au quotidien. J'ai seulement essayé de les mettre en lumière pour un public occidental." Son canular pourrait pourtant nuire à toute la communauté de blogueurs syriens, qui rapportent les expériences qu'ils vivent au quotidien, cachés derrière des pseudonymes, dans l'unique but de se protéger de la répression du régime de Bachar Al-Assad.
Hélène Sallon
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