Des milliers d'Égyptiens ont investi à nouveau vendredi la place Tahrir, au Caire, pour réclamer le jugement rapide des responsables de l'ancien régime et la mise en oeuvre de changements démocratiques promis.
L'Agence France-Presse constate que la majorité des manifestants sont des islamistes, qui ont répondu à l'appel des Frères musulmans. Certains, arrivés dans la nuit, scandaient des slogans appelant à l'instauration d'un « état islamique », selon la même source.
Ce grand événement est placé sous le signe de l'unité. La semaine dernière, les islamistes avaient organisé leur propre défilé, accusant les campeurs de Tahrir, considérés comme des laïcs, d'aller à l'encontre de « l'identité islamique » de l'Égypte. Les deux camps se sont toutefois réconciliés après deux jours de négociations, en décidant de laisser de côté leurs dissensions pour sauver les idéaux de la révolte populaire de janvier-février.
« Vendredi de l'unité »
Un dirigeant des Frères musulmans, cité par Reuters sans être nommé, a parlé de « vendredi de l'unité de toutes les forces politiques ».
« Nous sommes heureux que les forces politiques montrent leur unité à ce stade critique de la révolution », a déclaré pour sa part Mohamed Adel, porte-parole du Mouvement du 6-Avril.
Alors que les islamistes semblent vouloir laisser du temps à l'armée, les autres mouvements entendent maintenir la pression pour obtenir des réformes réelles et profondes.
Certains manifestants dits libéraux soupçonnent les Frères musulmans d'avoir conclu un « pacte » avec l'armée en vue des élections législatives de l'automne prochain.
La célèbre place Tahrir a renoué avec les grands rassemblements depuis le 8 juillet dernier. Les manifestants accusent l'armée de détourner le processus de transition et de recourir aux pratiques liberticides de l'époque de l'ex-président Hosni Moubarak pour écarter les opposants.
Ils exigent notamment la redistribution équitable des richesses, la fin des procès devant des tribunaux militaires et la comparution rapide des dignitaires de l'ancien régime, dont le président déchu. Son procès aura lieu à partir du 3 août au Caire.
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