Ouyahia viré, Sellal prend sa place. 132 jours après le mini-remaniement ministériel du 24 mai, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a procédé lundi 3 septembre à un changement du gouvernement en nommant Abdelmalek Sellal, 64 ans, Premier ministre à la place d’Ahmed Ouyahia.
Dans un communiqué rendu public dans la soirée du lundi 3 septembre, la présidence annonce avoir mis fin aux fonctions de M. Ahmed Ouyahia qui a présenté sa démission.
Le communiqué ne précise pas les raisons de ce changement à la tête du gouvernement pas plus qu'il ne donne la composante du nouvel exécutif.
Ancien diplomate, ministre des ressources en Eaux, Abdelmalek Sellal, 64 ans, avait été directeur de la campagne de Bouteflika notamment durant la présidentielle de 2009.
Proche du chef de l’Etat autant qu’il est de l’institution militaire, M. Sellal avait auparavant géré le département de l’Intérieur ainsi que celui de la Jeunesse et des Sports.
Ouyahia viré après 4 ans de service
Nommé par téléphone le 23 juin 2008 à la place de Abdelaziz Belkhadem, Ahmed Ouyahia, 60 ans, quitte ainsi le Premier ministère après quatre années d’exercice.
Depuis son élection à la présidence en avril 1999, c'est la sixième fois que le chef de l'Etat procède à un changement de l'exécutif.
En 2000, il avait nommé Ali Benflis à la place d'Ahmed Benbitour avant que M. Benflis ne soit démis de ses fonctions en 2003. Celui-ci sera alors remplacé par Ahmed Ouyahia, viré en 2006 par Abdelaziz Belkadem lequel sera à son tour dégagé en juin 2008.
Cinq chefs du gouvernement en 13 ans
Abdelmalek Sellal devient ainsi le cinquième personnage à diriger un gouvernement depuis l'accession au pouvoir de M. Bouteflika.
Jeudi 24 mai, six ministres avaient été renvoyés du gouvernement après avoir été élus à l’assemblée nationale à l’issue des élections législatives du 10 mai remportées par le FLN ( Front de libération nationale).
Si l’intérim a été confié à d’autres membres du gouvernement qui ont cumulé deux missions, la présidence ne s'était pas expliquée sur les motifs du départ des ministres.
Immobilisme
Critiqué par pour son immobilisme et pour le retard pris pour la formation d’une nouvelle équipe, le président Bouteflika, aujourd'hui âgé de 75 ans, a pris tout son temps pour désigner les nouveaux titulaires des portes-feuilles ministériels.
Mais 132 jours de retard, c’est nettement moins de temps qu’en 1999.
A l’époque, le chef de l’Etat a mis 8 mois avant de former son gouvernement qu’il avait confié à Ahmed Benbitour lequel a démissionné avec fracas en août 2000 pour s'opposer à la main-mise du président sur les prérogatives de l'exécutif.
En 1999, le chef de l’Etat a laissé croire que le retard pris sur la formation de l’exécutif était dû à des divergences avec les généraux, qu’il lui fallait un gouvernement politique qui détiendrait compte des soutiens politiques qu’il avait engrangés lors de la campagne pour la présidentielle.
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