Emportée dans un tourbillon médiatique, réduite à se défendre face à une virulente attaque montée de toutes pièces, Khadidja Bengana, la star d’Al-Jazeera, passe à l’offensive. Accusée par des sites pro-israéliens d’être antisémite et de faire l’apologie de Hitler, elle a décidé d’intenter un premier procès à l’ancien ambassadeur de Tunisie à l’Unesco, Mezri Haddad, qui a repris ces accusations au cours d’une émission de télévision.
Bengana, la star algérienne d’Al-Jazeera, a annoncé qu’elle va porter plainte contre l’ancien ambassadeur de Tunisie à l’Unesco, M. Mezri Haddad, et la chaine France 3, sur laquelle l’ancien dignitaire tunisien a tenu des propos qu’elle juge diffamatoires.
La journaliste, qui s’était contentée jusque-là de mises au point suite à une cabale montée contre elle par des sites pro-israéliens, l’accusant de sympathie envers Adolf Hitler, a décidé cette fois-ci de passer à l’offensive, en portant l’affaire devant les tribunaux.
A l’origine de cette affaire, une page facebook au nom de Khadidja Bengana, avait fait le buzz. Elle attribuait à la journaliste des propos élogieux sur « l’humanisme de Hitler », qui aurait permis aux soldats musulmans engagés dans l’armée allemande de prier librement. Une photo de soldats en prière accompagnait le commentaire.
Khadidja Bengana a réagi, affirmant que ce site n’était pas le sien, et déclinait toute responsabilité envers ce qui pouvait y être publié. Dans sa mise au point en arabe, en français, en anglais, en espagnol, en italien et en russe, elle a indiqué avoir demandé à la direction de facebook de supprimer 15 sites portant son nom. Il s’agissait donc d’une banale affaire d’usurpation de nom comme il en arrive des millions de fois sur internet.
Mais les sites pro-israéliens sont passés outre, et lancé une violente attaque pour discréditer la journaliste. La présentant comme une « star » d’Al-Jazeera, comme une femme très influente, classée parmi les 50 femmes les plus influentes du monde arabe, selon le magazine Forbes, ils ont mis en avant son « antisémitisme » et sa « sympathie » pour Hitler. Caricature de ces propos, un site publie ce commentaire : « Célèbre et très influente vedette d’Al Jazeera, elle fait l’apologie d’Hitler et appelle au jihad contre Israël sur sa page Facebook ». Elle vante « la tolérance d’Hitler vis-à-vis des musulmans » et ajoute que « les médias étant aux mains des Juifs » cette bonté hitlérienne a toujours été cachée au profit d’une évocation la Shoah « très exagérée ». Il est clair qu’il s’agit bien d’une journaliste d’opinion, résolument "anti-israélienne et antisémite".
La journaliste, qui s’était contentée jusque-là de mises au point suite à une cabale montée contre elle par des sites pro-israéliens, l’accusant de sympathie envers Adolf Hitler, a décidé cette fois-ci de passer à l’offensive, en portant l’affaire devant les tribunaux.
A l’origine de cette affaire, une page facebook au nom de Khadidja Bengana, avait fait le buzz. Elle attribuait à la journaliste des propos élogieux sur « l’humanisme de Hitler », qui aurait permis aux soldats musulmans engagés dans l’armée allemande de prier librement. Une photo de soldats en prière accompagnait le commentaire.
Khadidja Bengana a réagi, affirmant que ce site n’était pas le sien, et déclinait toute responsabilité envers ce qui pouvait y être publié. Dans sa mise au point en arabe, en français, en anglais, en espagnol, en italien et en russe, elle a indiqué avoir demandé à la direction de facebook de supprimer 15 sites portant son nom. Il s’agissait donc d’une banale affaire d’usurpation de nom comme il en arrive des millions de fois sur internet.
Mais les sites pro-israéliens sont passés outre, et lancé une violente attaque pour discréditer la journaliste. La présentant comme une « star » d’Al-Jazeera, comme une femme très influente, classée parmi les 50 femmes les plus influentes du monde arabe, selon le magazine Forbes, ils ont mis en avant son « antisémitisme » et sa « sympathie » pour Hitler. Caricature de ces propos, un site publie ce commentaire : « Célèbre et très influente vedette d’Al Jazeera, elle fait l’apologie d’Hitler et appelle au jihad contre Israël sur sa page Facebook ». Elle vante « la tolérance d’Hitler vis-à-vis des musulmans » et ajoute que « les médias étant aux mains des Juifs » cette bonté hitlérienne a toujours été cachée au profit d’une évocation la Shoah « très exagérée ». Il est clair qu’il s’agit bien d’une journaliste d’opinion, résolument "anti-israélienne et antisémite".
Déchainement de sites pro-israéliens
Les commentaires publiés sur certains sites sont particuliers violents, racistes et méprisants. Sur le site de la ligue de défense juive, on peut ainsi lire ce commentaire : « Je souhaite à cette p... d’avoir d’autres révolutions comme en Syrie, après quelques millions de morts, elle comprendra ce qu’est un génocide, mais elle est tellement bête que sa cervelle ne doit pas être plus grosse qu’un pois chiche de son couscous. Mais tout compte fait, nous devrions être fiers, les juifs, d’être haïs par des espèces comme cette arabe ; cela montre la jalousie débordante ».
Face à ce qui prenait l’air d’une cabale, Khadidja Bengana a donné plusieurs interviews et publié une nouvelle mise au point pour tenter de se protéger. Mais la situation s’était emballée. Jusqu’à ce que M. M. Mezri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie à l’Unesco, reprenne ces propos le 5 février, au cours de l’émission « Ce soir ou jamais », sur France3. Affichant un mépris pour la chaine Al-Jazeera, à laquelle il impute une grande responsabilité dans la destitution de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, dont il était proche, M. Haddad a qualifié le Qatar d’ "émirat bédouin".
Dans un texte très élaboré, Khadjidja Bengana reproche à M. Haddad de « proférer à (son) encontre des accusations d’une extrême gravité », avec des propos « aussi dommageables qu’ils sont infondés, et donc inacceptables », en reprenant des « accusations mensongères et donc tout à fait diffamatoires ».
Khadidja Bengana laisse entendre que M. Haddad a bénéficié de la complaisance du présentateur de l’émission, qui a « cautionné » ces propos. « M. Haddad a martelé ainsi ses propos sans être jamais contredit : le présentateur de l’émission, Frédéric Taddéi (…) souhaitant écourter son temps de parole, a au contraire fini par reprendre à son compte les accusations, en déclarant : « Mezri Haddad, je vous interromps : elle a parlé d’“humanité d’Hitler”, et déjà on a tout compris ».
Les commentaires publiés sur certains sites sont particuliers violents, racistes et méprisants. Sur le site de la ligue de défense juive, on peut ainsi lire ce commentaire : « Je souhaite à cette p... d’avoir d’autres révolutions comme en Syrie, après quelques millions de morts, elle comprendra ce qu’est un génocide, mais elle est tellement bête que sa cervelle ne doit pas être plus grosse qu’un pois chiche de son couscous. Mais tout compte fait, nous devrions être fiers, les juifs, d’être haïs par des espèces comme cette arabe ; cela montre la jalousie débordante ».
Face à ce qui prenait l’air d’une cabale, Khadidja Bengana a donné plusieurs interviews et publié une nouvelle mise au point pour tenter de se protéger. Mais la situation s’était emballée. Jusqu’à ce que M. M. Mezri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie à l’Unesco, reprenne ces propos le 5 février, au cours de l’émission « Ce soir ou jamais », sur France3. Affichant un mépris pour la chaine Al-Jazeera, à laquelle il impute une grande responsabilité dans la destitution de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, dont il était proche, M. Haddad a qualifié le Qatar d’ "émirat bédouin".
Dans un texte très élaboré, Khadjidja Bengana reproche à M. Haddad de « proférer à (son) encontre des accusations d’une extrême gravité », avec des propos « aussi dommageables qu’ils sont infondés, et donc inacceptables », en reprenant des « accusations mensongères et donc tout à fait diffamatoires ».
Khadidja Bengana laisse entendre que M. Haddad a bénéficié de la complaisance du présentateur de l’émission, qui a « cautionné » ces propos. « M. Haddad a martelé ainsi ses propos sans être jamais contredit : le présentateur de l’émission, Frédéric Taddéi (…) souhaitant écourter son temps de parole, a au contraire fini par reprendre à son compte les accusations, en déclarant : « Mezri Haddad, je vous interromps : elle a parlé d’“humanité d’Hitler”, et déjà on a tout compris ».
Pro et anti-Jazeera
D’autre part, l’affaire Bengana a pris une dimension inouïe sur la toile, avec des commentaires tranchés. Un blogueur a ainsi descendu en flammes M. Haddad, rappelant ses liens étroits avec l’ancien président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali.
Ce blogueur rappelle notamment des propos de M. Haddad, selon lesquels la Tunisie de Ben Ali, « fondée par le génie politique de Bourguiba », dont « Ben Ali est le digne successeur », était un « modèle de démocratie andalou », qui fonctionne comme un État moderne. « Ben Ali a sauvé la Tunisie en 1987 des hordes fanatisées et des intégristes qui devaient renverser Bourguiba et c’est le président Ben Ali qui par patriotisme a sauvé la Tunisie de ces intégristes ». Pour M. Haddad, Ben Ali devait « se maintenir au pouvoir quoiqu’il arrive, parce que le pays était menacé par les hordes fanatisées et les néo-bolcheviques qui sont leurs alliés stratégiques ».
Les blogueurs algériens se sont également enflammés pour cette affaire, avec toutefois des points de vue controversés. Si beaucoup lui ont apporté son soutien, d’autres par contre s’en prenaient violemment à elle et à Al-Jazeera qui l’emploie, la chaine étant considérée comme un « élément de déstabilisation du monde arabe» et un « relais de la politique américaine ».
D’autre part, l’affaire Bengana a pris une dimension inouïe sur la toile, avec des commentaires tranchés. Un blogueur a ainsi descendu en flammes M. Haddad, rappelant ses liens étroits avec l’ancien président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali.
Ce blogueur rappelle notamment des propos de M. Haddad, selon lesquels la Tunisie de Ben Ali, « fondée par le génie politique de Bourguiba », dont « Ben Ali est le digne successeur », était un « modèle de démocratie andalou », qui fonctionne comme un État moderne. « Ben Ali a sauvé la Tunisie en 1987 des hordes fanatisées et des intégristes qui devaient renverser Bourguiba et c’est le président Ben Ali qui par patriotisme a sauvé la Tunisie de ces intégristes ». Pour M. Haddad, Ben Ali devait « se maintenir au pouvoir quoiqu’il arrive, parce que le pays était menacé par les hordes fanatisées et les néo-bolcheviques qui sont leurs alliés stratégiques ».
Les blogueurs algériens se sont également enflammés pour cette affaire, avec toutefois des points de vue controversés. Si beaucoup lui ont apporté son soutien, d’autres par contre s’en prenaient violemment à elle et à Al-Jazeera qui l’emploie, la chaine étant considérée comme un « élément de déstabilisation du monde arabe» et un « relais de la politique américaine ».
ÉCRIT PAR ABED CHAREF MARDI, 12 FÉVRIER 2013
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